Acadie Nouvelle

Titan: quand le goût de la victoire s’attrape

Des joueurs de la saison 2001-2002 se souviennen­t des deux séquences de neuf gains consécutif­s

- Robert

En 2001-2002, avec un club plus jeune que celui dont dispose Mario Pouliot cette saison, Réal Paiement est parvenu à mener son équipe non seulement au championna­t de la saison régulière, mais aussi à la finale que les Tigres de Victoriavi­lle ont remporté en six duels.

À l’époque, lorsque la saison s’est amorcée, personne ne voyait pourtant le Titan faire un si long bout de chemin.

Bien sûr, le potentiel était là, mais le noyau offensif n’avait pas encore atteint à maturité.

D’ailleurs, cinq des six premiers pointeurs du club étaient âgés de 17 ou 18 ans, soit Olivier Filion, Jonathan Ferland, Michael Tessier, Karl Fournier et Simon St-Pierre. Seul Janis Sprukts affichait 19 printemps au compteur, sauf que le Letton en était tout de même à ses premiers pas en Amérique du Nord. L’équipe comptait aussi sur un jeune arrière appelé Bruno Gervais (17 ans) et un gardien de premier ordre en Adam Russo (18 ans).

En 2001-2002, les Tigres, les Screaming Eagles du Cap-Breton, les Mooseheads de Halifax et surtout les Cataractes de Shawinigan, avec entre autres les Jason Pominville, Alexandre Burrows et Zbynek Michalek, avaient meilleure réputation aux yeux des experts.

Cette anomalie, le Titan le doit en grande partie à deux séquences records de neuf victoires consécutiv­es.

Adam Russo endosse sans problème l’importance de ces deux séquences.

«Quand tu connais des séries gagnantes de la sorte, tu en viens à prendre vraiment goût à la victoire, affirme Russo. Lorsqu’une équipe parvient à coller autant de victoires de suite, la confiance s’installe, la chimie se solidifie davantage et tu finis vraiment par voir tous les gars comme des membres de ta famille.»

Olivier Filion abonde dans le même sens que Russo.

«Une grosse série de victoires finit par convaincre le groupe qu’il est imbattable, révèle-t-il. Nous étions jeunes, mais ces deux séries de victoires nous ont donné une énorme confiance. Et quand tu gagnes souvent, ça fait en sorte que aimes encore plus aller t’entraîner. Tu as tout le temps hâte de te rendre à l’aréna pour être avec les gars.»

«Le hockey, c’est beaucoup une affaire de confiance, confie Karl Fournier. Un club confiant sera toujours meilleur qu’une équipe dont les succès reposent sur deux ou trois vedettes. Dans une série 4 de 7, tes vedettes peuvent parfois aller te chercher un match ou deux, mais rarement une série. La meilleure équipe, c’est celle dont les gars sont les plus soudés et qui n’a pas peur de travailler.»

La grande force du Titan, en 20012002, était sa brigade défensive avec Antoine Bergeron, Miroslav Durak et Tyler Reid.

Tous les joueurs en étaient conscients. N’empêche que Bergeron est convaincu que sans la confiance acquise par les deux séries de victoires en saison, jamais l’équipe n’aurait atteint la finale.

«Ces séquences ont fait en sorte que les gars entraient dans le vestiaire en sachant très bien que peu importe ce qui allait arriver dans la partie, nous allions trouver une façon de gagner. C’est fort la confiance. Et elle ne fait que décupler quand tu gagnes tout le temps», explique Bergeron.

À la blague, Adam Russo déclare que ça va lui faire mal un brin à l’égo si jamais les Christophe Boivin, Antoine Morand, Vladimir Kuznetsov et compagnie parviennen­t à égaler puis briser le record d’équipe en fin de semaine.

«Ça va surtout faire mal à l’orgueil, mais en même temps je trouve ça cool pour eux. Surtout que ça me semble encore une jeune équipe. Je trouve ça bien que le club culmine à ce moment-ci de la saison. Juste avant les séries, c’est le meilleur moment pour que ça arrive», indique Russo.

«Je suis également content de voir qu’il y avait presque 2800 spectateur­s lors de leur dernier match. Plus il y a du monde dans cet aréna, plus tu deviens motivé. Le Centre régional K.-C.-Irving, c’est malade quand il y a une grosse ambiance. C’est complèteme­nt fou», confie l’ancien gardien étoile.

«À Bathurst, quand l’aréna est pleine, la foule devient vraiment un sixième joueur, lance Karl Fournier. Et ce n’est pas un cliché ce que je te dis. Cette foule peut vraiment avoir un impact sur les joueurs. Je me souviens qu’avant même avoir mis les pieds à Bathurst, j’avais regardé une vidéo de 1999 et ça m’avait tout de suite donner le goût de venir y jouer.»

Et Olivier Filion d’ajouter: «Tu sais quoi, lors de leur dernière victoire (6 à 3 contre Sherbrooke), la première chose que j’ai fait est d’aller regarder combien il y avait de spectateur­s. Je suis tellement content de voir les gens revenir à l’aréna. J’ai même déjà pris la décision d’aller voir au moins un match ce printemps, juste pour revivre l’ambiance que j’ai connu dans le temps.»

Le Titan (35-20-5, 75 pts) aura l’occasion d’égaler la marque de neuf victoires consécutiv­es samedi en accueillan­t l’Océanic de Rimouski. La chance est du côté d’Acadie-Bathurst puisque Rimouski en sera à un troisième match en trois soirs.

Et en cas de victoire, les hommes de Mario Pouliot auront l’occasion d’établir une nouvelle marque devant leurs partisans dès le lendemain (dimanche) face à l’Armada de Blainville-Boisbriand.

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