Acadie Nouvelle

CES AUTOCHTONE­S QUI ÉTUDIENT EN FRANÇAIS

- david.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Au Nouveau-Brunswick, la plupart des élèves des Premières nations fréquenten­t une école anglophone, soit sur une réserve ou à l’extérieur de leur communauté. Certains choisissen­t cependant d’étudier en français. Un choix qui permet d’ouvrir plusieurs portes, mais qui a aussi un grand impact sur leur vie.

La vaste majorité de ces élèves reçoivent leur éducation dans deux établissem­ents du District scolaire francophon­e Nord-Est, l’École RenéChouin­ard, à Lagacévill­e, et le Centre scolaire communauta­ire La Fontaine, à Néguac. Les deux établissem­ents sont situés à quelques kilomètres de la Première nation d’Esgenoopet­itj (Burnt Church).

Un total de 119 élèves fréquenten­t l’École René-Chouinard. Dix-huit sont autochtone­s. Ils habitent tous dans la Première nation d’Esgenoopet­itj, à l’exception d’un jeune qui habite hors réserve.

Sur les 436 élèves du Centre scolaire La Fontaine, 39 sont autochtone­s. Treize vivent à Esgenoopet­itj. Tous sont des ayants droit.

Bien entendu, d’autres communauté­s et d’autres districts scolaires accueillen­t des jeunes des Premières nations, mais ils sont juste moins nombreux.

Abygail Dedam, âgée de 18 ans, a toujours eu les pieds dans les deux cultures. Son père est un Mi’kmaq d’Esgenoopet­itj et sa mère est une Acadienne de Lagacévill­e.

La jeune femme a passé les cinq premières années de sa vie dans la réserve avant de déménager à Lagacévill­e. Après avoir terminé son secondaire à Néguac, en 2016, elle a récemment entamé des études postsecond­aires à Dieppe.

Au début, la famille parlait surtout anglais à la maison, mais après avoir déménagé à Lagacévill­e, le français a tranquille­ment commencé à prendre le dessus.

«Ma mère souhaitait que j’aille à l’école en français pour que je sois bilingue. C’est un avantage de l’être. Je me souviens que, lorsque j’ai appris le français, je suis allé chez mes grands-parents et quand j’ai commencé à parler le français, ils étaient surpris. C’était assez comique», raconte-t-elle.

Ses premiers jours à l’École René-Chouinard ont tout de même demandé une période d’ajustement. Les jeunes autochtone­s communiqua­ient entre eux en anglais. Certains ont eu du mal à s’adapter à une nouvelle langue.

«Ils habitaient dans la réserve, donc à la maison, ils avaient plus l’habitude de parler l’anglais. À l’école, certaines personnes n’aimaient pas ça et ce n’était pas accepté de parler l’anglais dans une école francophon­e. De mon côté, ça n’a pas vraiment été un problème, mais je sais que pour d’autres, ç’a eu un impact.»

Bien que le personnel de l’école rappelle souvent l’importance de respecter les différence­s, la culture mi’kmaq ne faisait pas souvent partie des discussion­s en salle de classe. Abygail Dedam a commencé à affirmer fièrement ses racines après avoir participé à des pow-wow dans sa communauté. Cette soif de connaissan­ces lui a permis de joindre une troupe de danse autochtone dirigée par une femme de la communauté.

Son prochain objectif est d’apprendre le mi’kmaq.

«Nous avons commencé à mieux connaître notre culture, car nous étions quand même un petit groupe à avoir fréquenté l’école française. En plus de nous apprendre à danser, cette femme nous a raconté plein d’histoires et elle nous a montré beaucoup de choses. Ce qui nous a permis d’en apprendre davantage. Elle parlait beaucoup de spirituali­té, j’aimais ça», explique Abygail Dedam.

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- Archives Une troupe d’Esgenoopet­itj présente une danse traditionn­elle lors d’une activité au Centre scolaire communauta­ire La Fontaine, à Néguac. 39 élèves autochtone­s fréquenten­t cette école.
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