Acadie Nouvelle

Club vidéo: survivre à Moncton… grâce à la vente de vinyle

- Patrick

L’un des deux derniers clubs vidéo du Grand Moncton a fermé ses portes la semaine dernière. De plus, HMV cessera ses activités d’ici la fin de la semaine à Dieppe. Bref, l’industrie du film sur support physique a connu de bien meilleurs jours.

Patrick Parisé est propriétai­re de Spin It, au centre-ville de Moncton. Il vend des disques depuis 2001. En 2006, il a ajouté la location de films à son entreprise afin de pallier à la diminution des ventes d’albums.

«Quand j’ai commencé à louer des films, c’était pour me diversifie­r parce que la vente de CD et de vinyle était basse. J’ai donc commencé à louer des films et là, maintenant, c’est le vinyle qui me sauve. La vente de vinyle a augmenté énormément, mais la location de film a beaucoup diminué», a expliqué le propriétai­re de l’entreprise.

Il estime avoir perdu 75% des membres de son club vidéo. Ironiqueme­nt, c’est le vinyle qui sauve son entreprise.

«La vente de vinyle a doublé, sinon pas triplé depuis mon ouverture», a avancé M. Parisé.

L’homme d’affaires estime avoir perdu 50% de sa clientèle qui louait des films, en DVD ou en Blue-Ray, aux nouvelles technologi­es, qu’elles soient légales ou non.

Un autre 25% a quitté sa boutique en faveur de son compétiteu­r du chemin Mountain. M. Parisé considérai­t déménager dans un plus petit local et cesser la location de film. Or, le club vidéo du chemin Mountain a fermé ses portes la semaine dernière.

«Si je peux ravoir un pourcentag­e de ces gens-là qui sont encore intéressés à louer un film, je vais sûrement garder la collection. Depuis la fermeture, je commence à revoir des gens qui reviennent», a souligné M. Parisé.

«Personnell­ement, je trouve ça très important dans une ville. C’est une vidéothèqu­e et c’est la plus grande collection de films à louer au Canada. Il y a beaucoup de gens qui nous appuient. Je l’apprécie», a-t-il ajouté, en rappelant qu’il offre plus de 40 000 différents titres.

HMV ferme sa centaine de magasins au pays. Le disquaire indépendan­t, Sunrise Records, a annoncé la semaine dernière qu’il allait prendre en main 70 baux de HMV. Rien de prévu encore pour la boutique de la Place Champlain à Dieppe. Chose certaine, un joueur de moins dans l’industrie enlèvera un peu de pression sur les autres plus petits joueurs du Grand Moncton.

«Il y avait définitive­ment trop de magasins de disques pour la grandeur de la ville. On était quand même quatre!»

Patrick Parisé croit encore en ses chances de survivre à Moncton. Comparativ­ement aux grands centres, comme Montréal et Toronto, à Moncton il est encore relativeme­nt simple de se déplacer en voiture et de se garer gratuiteme­nt pour aller louer un film ou deux, rappelle-t-il.

«Je crois encore avoir une chance. Dans les grandes villes, les gens sont déjà rendus là, mais Moncton est une ville assez petite, selon moi. Il y a encore une clientèle qui continuera à louer des films. C’est plus facile dans une ville comme Moncton de prendre ta voiture et d’aller physiqueme­nt louer un film, tandis qu’à Montréal ou à Toronto, c’est peut-être moins intéressan­t», croit l’entreprene­ur.

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