Rappel de marijuana: un recours collectif déposé contre Organigram
Un cabinet d’avocat de Halifax souhaite entamer un recours collectif contre Organigram, le producteur de marijuana médicinale basé à Moncton.
Des clients intentent une action en justice après le rappel de marijuana produite par la compagnie néo-brunswickoise. La demande de recours collectif a été déposée vendredi en Cour Suprême de la NouvelleÉcosse par la firme Wagners Law.
L’avocat Ray Wagner indique que la principale compensation demandée est le remboursement de ces produits «qui ne correspondaient pas au contrat passé par les clients».
«Le produit vendu par Organigram était présenté comme biologique et ne devait pas contenir de produits chimiques. Ça s’est révélé être faux», fait valoir l’avocat.
L’acte de poursuite allègue que le producteur de marijuana a fait preuve de négligence «dans ses activités de développement, de test, de fabrication, de distribution, de vente et de commercialisation du cannabis médical prétendu biologique».
Le 28 décembre 2016, l’entreprise a entrepris un rappel de cinq lots, car des tests ont confirmé la présence de faibles niveaux de myclobutanil et de bifenazate. Ces deux pesticides ne sont pas autorisés pour ce type de culture en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires. En cas d’inhalation, le myclobutanil peut provoquer des maux de tête, des étourdissements, des nausées et des vomissements.
Au début janvier, Organigram a décidé d’étendre cette mesure de précaution. Toute la marijuana produite entre le 1er février et le 16 décembre 2016, qu’elle soit séchée ou sous forme d’huile de cannabis, fait désormais partie du rappel.
L’enquête menée par Organigram avec l’aide de Santé Canada et d’experts indépendants n’a pas permis de déterminer l’origine de la contamination. La compagnie a annoncé à la fin février que tous les clients non assurés concernés pourront bénéficier d’un crédit complet correspondant à leur achat. Cela représente un coût de 2,26 millions $ pour l’entreprise.
Plus d’une centaine de consommateurs auraient contacté la firme d’avocat pour s’informer des possibilités de recours.
La représentante proposée du recours, Dawn Rae Downton, a consommé de la marijuana produite par Organigram pendant huit mois pour soulager ses problèmes d’arthrite.
La résidente d’Halifax a arrêté en novembre 2016 après que son état eut empiré. «Sa condition s’est détériorée, elle a perdu du poids et était prise de nausées et de vomissements jusqu’à ce que son médecin lui recommande d’arrêter la consommation de marijuana. Ces symptômes ont alors disparu», affirme Me Wagner.
«Les clients d’Organigram ont divers problèmes de santé, quand vous ajoutez un produit qui devait atténuer les symptômes, mais qui finalement en ajoute d’autres, ça devient un problème.»
Lundi soir, l’entreprise n’avait toujours pas réagi publiquement à cette affaire.