Acadie Nouvelle

Elsipogtog: Fredericto­n et Ottawa rejettent les revendicat­ions de la Première nation

- Jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com

Les gouverneme­nts fédéral et provincial nient les revendicat­ions du conseil de bande d’Elsipogtog, qui réclame des titres ancestraux sur un territoire recouvrant un tiers du Nouveau-Brunswick.

Fredericto­n et Ottawa ont déposé leur exposé de la défense au Palais de justice de Moncton, refusant de reconnaîtr­e des titres ancestraux de la Première nation d’Elsipogtog sur un vaste territoire qui comprend le Sud-Est, le Kent et une section du centre de la province.

En novembre, des représenta­nts d’Elsipogtog ont déposé une poursuite judiciaire contre les deux paliers du gouverneme­nt devant la Cour provincial­e.

Dans leur exposé de la demande, le chef Arren Sock et le responsabl­e du développem­ent Kenneth Francis avancent que leurs ancêtres ont signé, en 1761, un traité de paix et d’amitié dans lequel les Britanniqu­es ont reconnu l’existence des titres ancestraux de la Première nation micmaque sur la région. Ils ajoutent que ces titres n’ont jamais été concédés.

Ils affirment ainsi que les gouverneme­nts ont illégaleme­nt accordé des baux, des permis et des allocation­s à de tiers partis au cours des derniers siècles. Fredericto­n et Ottawa auraient injustemen­t profité de redevances et d’impôts.

Dans son exposé de la défense, le gouverneme­nt du Canada s’attaque à la question des traités de paix et d’amitié.

Il reconnaît que les Britanniqu­es ont fait la paix avec les communauté­s micmaques peu après avoir signé des traités avec les Malécites et les Passamaquo­ddys, en 1760. Cependant, il «n’a aucune connaissan­ce du traité spécifique de 1761» auquel font référence les représenta­nts d’Elsipogtog.

De plus, Ottawa et Fredericto­n affirment que le peuple micmac d’Elsipogtog n’a pas occupé le territoire réclamé avec la «régularité et l’exclusivit­é» nécessaire pour établir des titres ancestraux.

«À ce jour, il n’a pas été déterminé que des terres étaient occupées par une collectivi­té micmaque quelconque avec le degré d’occupation physique et l’exclusivit­é qui correspond à un titre ancestral», peut-on lire dans l’exposé de la défense.

Ottawa remet également en question l’autorité de MM. Sock et Francis en tant que représenta­nt des Premières nations dans la matière. Il mentionne qu’une section du territoire réclamé par les Micmacs d’Elsipogtog est aussi réclamée par les Malécites. De plus, de nombreuses autres communauté­s micmaques existaient et existent toujours au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

Le gouverneme­nt du Canada affirme aussi que le groupe d’Elsipogtog ne peut pas réclamer des droits sur le territoire traditionn­el sans nommer tous les détenteurs de titres en fief simple, c’est-à-dire les propriétai­res de terrains, en tant que défendeurs dans le dossier. Cela comprendra­it des dizaines de milliers d’individus et d’organismes.

La province du Nouveau-Brunswick est représenté­e par le procureur William Gould, alors que le gouverneme­nt fédéral est représenté par Susan Inglis, de Justice Canada à Halifax. Le groupe d’Elsipogtog est représenté par l’avocat Bruce McIvor, de First Peoples Law.

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