Acadie Nouvelle

Justin Trudeau de nouveau appelé à condamner le décret de Donald Trump

- Stephanie Levitz

Une courte période avant la mise en vigueur du nouveau décret controvers­é sur l’immigratio­n du président américain Donald Trump donne un certain répit aux responsabl­es canadiens, alors qu’ils tentent de déterminer l’impact potentiel pour le Canada.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que le gouverneme­nt fédéral examinerai­t le décret remanié pour bien comprendre ce qui est en jeu, mais à première vue, il semble que rien ne changera dans le traitement réservé aux citoyens canadiens et aux résidants permanents.

«Bien évidemment, il s’agit d’une question détaillée comptant certaines subtilités importante­s, et nous allons nous attarder à tous les détails afin de pouvoir fournir aux Canadiens une informatio­n complète sur tout ce qu’ils doivent savoir», a dit M. Goodale.

Le premier ministre Justin Trudeau a une fois de plus évité de se prononcer contre l’administra­tion américaine de Donald Trump et sa nouvelle version de son controvers­é décret en matière d’immigratio­n, malgré les multiples demandes en ce sens.

M. Trump a dévoilé lundi une nouvelle mouture de sa politique visant à interdire l’entrée en sol américain aux ressortiss­ants de plusieurs pays majoritair­ement musulmans. Le décret remanié doit entrer en vigueur le 16 mars.

«Nous devons nous assurer que nous partageons de l’informatio­n et opérons sur les mêmes bases des deux côtés de la frontière», a dit M. Goodale.

L’opposition néo-démocrate à Ottawa a une fois de plus demandé à M. Trudeau de condamner cette directive et de suspendre l’entente sur les tiers-pays sûrs qui lie le Canada et les États-Unis.

Le chef du Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD), Thomas Mulcair, a qualifié le décret en question de «raciste» et a exhorté le premier ministre canadien à indiquer si, oui ou non, il considère les États-Unis comme un pays sûr pour les réfugiés.

«Comment le premier ministre peut-il s’abstenir de prendre position contre la politique raciste des États-Unis, alors qu’elle a de toute évidence des conséquenc­es pour les Canadiens?», a demandé M. Mulcair à la Chambre des communes.

Justin Trudeau s’est surtout contenté de répondre que le Canada est ouvert et accueillan­t pour tous.

«Nous continuons à travailler très fort avec l’administra­tion américaine pour s’assurer que notre frontière demeure un endroit où les Canadiens, les biens et les services peuvent faire un transit efficace et rapide», a aussi dit le premier ministre.

«Nous ne parlons pas de biens et de services, nous parlons d’une citoyenne canadienne, née au Canada, refoulée illégaleme­nt à la frontière américaine, et on veut un premier ministre qui sait se tenir debout», a rétorqué M. Mulcair, faisant sans doute référence à Manpreet Kooner, née au Canada de parents indiens, qui a dit avoir été refoulée à la frontière américaine.

Le controvers­é décret de Donald Trump, ainsi que l’entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs ont été évoqués pour expliquer le fait que de nombreuses personnes aient traversé la frontière canadoamér­icaine au cours des dernières semaines pour demander l’asile.

L’afflux des migrants, les raisons de leur déplacemen­t et la façon de gérer cet enjeu sont des points qui seront au coeur de la réunion du conseil des ministres, mardi.

Le cabinet aura aussi l’occasion de s’entretenir sur la question en compagnie du secrétaire américain à la Sécurité intérieure, qui sera de passage à Ottawa plus tard cette semaine.

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Thomas Mulcair, lundi, à Ottawa - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick

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