DES CHINOIS ONT L’OEIL SUR L’EAU DE DALHOUSIE
Des bouteilles d’eau du Restigouche vendues sur les étagères en Chine? Les probabilités sont de plus en plus réalistes.
L’usine de traitements des eaux de Dalhousie reçoit chaque jour beaucoup d’eau en provenance du barrage de Charlo.
En raison des besoins limités de la ville en terme de consommation, seulement une partie de celle-ci est traitée à l’usine de filtration. Le reste, de cinq à six millions de gallons d’eau non traités par jour, est tout simplement redirigé vers une autre conduite avant d’être rejeté dans la baie des Chaleurs.
Mais voilà, pourquoi ne pas profiter de cette ressource au lieu de la gaspiller?
Ce n’est pas la première fois que l’idée de mettre en bouteille le surplus d’eau produit par la ville de Dalhousie est soulevée. Mais cette fois, un groupe d’investisseurs en provenance de Chine aurait démontré beaucoup d’intérêt envers ce projet.
C’est du moins ce que soutient le ministre et député de Campbellton-Dalhousie, Donald Arseneault.
«Nous ne sommes pas encore prêts à annoncer des noms, mais c’est du sérieux. On parle ici de gens d’affaires reconnus et crédibles, ayant des commerces établis. Ils sont très intéressés, ce qui fait que ce projet pourrait voir le jour plus rapidement que l’on pense», confie-t-il.
Selon ce dernier, il y a un grand intérêt de la part de la Chine à investir dans un tel projet.
«C’est facile de comprendre pourquoi lorsqu’on sait que plus de la moitié de l’eau de surface n’est pas potable là-bas. Une bouteille d’eau vaut donc très cher en Chine. L’opportunité est donc là. Ils ont besoin d’eau alors que nous, on en rejette à la tonne dans la baie chaque jour. Est-ce qu’on peut combler la demande avec notre offre? Je crois que oui», estime le politicien.
Puisque l’exportation par cargo-citerne n’est pas une option, ce dernier voit grand, soit une usine d’embouteillage à Dalhousie.
«Et ce qu’il y a de plus beau, c’est qu’on se trouverait à quelques pas seulement du port, c’est donc dire qu’on peut exporter le produit outremer directement par bateau et sans autre transport ou presque. C’est un projet très intéressant, un projet propre qui pourrait créer des emplois dans la ville puisqu’on parle d’une usine de traitement et d’embouteillage. Combien d’emplois? C’est trop tôt pour le dire, mais on peut penser à quelques dizaines, ce qui n’est pas négligeable. Aussi, ce projet pourrait assurer du trafic au port et générer des redevances pour la province puisqu’il s’agit d’une ressource naturelle», indique-t-il.
Mais voilà, ces investisseurs ne pouvant être propriétaire majoritaire, ils sont donc à la recherche de partenaires financiers locaux.
«On travaille actuellement là-dessus. C’est certain qu’on aimerait que ces partenaires soient surtout locaux, du Restigouche. Mais s’il faut regarder plus large, nous le ferons, car on croit au potentiel du projet et ce serait dommage de passer à côté», indique le ministre.
«C’est certain qu’il reste du travail à faire. On doit aussi analyser autant les besoins que la capacité de production, analyser les coûts et l’investissement nécessaire… Bref, il faut mettre sur pied un plan d’affaires concret, mais je suis optimiste», ajoute le ministre qui affirme espérer voir ce projet se concrétiser aussi tôt que cette année.
La conduite d’eau menant à la baie des Chaleurs est la même que celle sur laquelle la Ville entend installer une mini-turbine interne. Ce projet, qui pourrait réduire de beaucoup la facture d’électricité de plusieurs bâtiments municipaux, ne serait pas compromis selon le ministre advenant que le projet d’usine d’embouteillage voie le jour.