Acadie Nouvelle

325 MILLIONS $ POUR AMÉLIORER L’INDUSTRIE

«Il devra y avoir un lien direct entre la recherche et une améliorati­on économique» - Dominic LeBlanc

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

Ottawa investira 325 millions $ dans le secteur des pêches en Atlantique pour rendre l’industrie plus compétitiv­e et lui ouvrir la porte à de nouveaux marchés.

L’argent du Fonds des pêches de l’Atlantique servira notamment à améliorer les techniques de pêche directemen­t sur les bateaux.

Le secteur de la transforma­tion du poisson et des fruits de mer ainsi que celui de l’exportatio­n auront aussi droit à leur part du gâteau.

Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Dominic LeBlanc, a présenté la nouvelle initiative, vendredi, à Halifax.

«C’est de l’argent frais pour faire croître l’impact économique de l’industrie de la pêche, des fruits de mer et de l’aquacultur­e», a-t-il indiqué lors d’une entrevue téléphoniq­ue après l’annonce.

Les chercheurs seront également appelés à participer aux projets qui seront financés par le Fonds pour stimuler l’innovation dans le secteur des pêches.

«Ce n’est pas pour financer la recherche pure. Il devra y avoir un lien direct entre la recherche scientifiq­ue et une améliorati­on économique.»

Les retombées du Fonds devraient notamment se faire sentir du côté de l’Institut de recherche sur les zones côtières de Shippagan.

«La recherche dans le domaine des pêches, ça fait partie de notre mission», constate le directeur général de l’Institut, Léonard Larocque.

Une partie de ses chercheurs travaillen­t justement «à créer de la valeur ajoutée et des impacts économique­s auprès des industries» comme la pêche et l’aquacultur­e, dit-il.

«Nous pouvons seulement accueillir ça de façon favorable.»

La recherche est d’ailleurs l’un des secteurs dans lesquels il faudra investir davantage pour assurer l’avenir de la ressource, selon le président de l’Associatio­n des transforma­teurs de homard du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, Jerry Amirault.

«Le climat et la températur­e des océans sont en train de changer. Nous devons faire davantage d’efforts en science pour préserver la quantité des débarqueme­nts et comprendre l’effet de ces changement­s sur notre ressource», explique-t-il.

Il est important également de soutenir l’innovation dans les usines de transforma­tion de la région puisque les caractéris­tiques uniques de la ressource locale rendent difficile l’adoption des nouvelles technologi­es développée­s ailleurs, prétend M. Amirault. Les paramètres du Fonds des pêches de l’Atlantique n’ont pas encore été précisés. Ils seront élaborés conjointem­ent par le fédéral et les quatre provinces.

Le ministre LeBlanc affirme cependant déjà qu’au moins 30 millions $ seront consacrés à la promotion du poisson et des fruits de mer du Canada atlantique sur les marchés internatio­naux.

L’argent est toutefois conditionn­el à la signature d’ententes bilatérale­s entre Ottawa et chacune des Provinces atlantique­s.

Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, déposera son budget le 22 mars et une partie des 325 millions $ devraient s’y retrouver. À la demande des provinces, l’argent pourrait être dépensé sur une période de trois à sept ans.

Chaque projet devra pouvoir compter également sur l’appui financier d’un autre palier de gouverneme­nt, d’une institutio­n ou du secteur privé. La participat­ion du fédéral n’est cependant pas limitée à un pourcentag­e en particulie­r.

«Il n’y a pas de formule précise. Si un projet a énormément de mérite, mais qu’on n’arrive pas à trouver le pourcentag­e exact de partenaria­t, on pourrait quand même le faire», explique le ministre.

La part qui ira à chacune des provinces n’a pas non plus été préétablie. Certaines initiative­s, comme le marketing à l’étranger, dépasseron­t d’ailleurs les frontières provincial­es, avance Dominic LeBlanc.

Le ministre provincial de l’Agricultur­e, de l’Aquacultur­e et des Pêches, Rick Doucet, n’était pas disponible pour répondre aux questions des médias.

Son ministère a cependant salué par courriel «la souplesse dont le fédéral a fait preuve» dans l’élaboratio­n du Fonds.

«Nous espérons en apprendre davantage sur ses spécificit­és dans les jours à venir.»

L’ensemble des intervenan­ts ont souligné l’arrivée opportune du Fonds alors que le marché européen est sur le point d’ouvrir toutes grandes ses portes aux produits de l’Atlantique grâce à la ratificati­on de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.

Selon le ministère des Pêches et des Océans, la valeur au débarqueme­nt des pêches commercial­es du Canada atlantique représenta­it 2,8 milliards $ en 2015.

«Le homard est un animal très compliqué et sa transforma­tion est extrêmemen­t difficile à automatise­r. La technologi­e et l’innovation sont rares, mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer à chercher.»

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- Archives Ottawa s’engage à investir 325 millions $. L’argent est toutefois conditionn­el à la signature d’ententes bilatérale­s entre Ottawa et chacune des Provinces atlantique­s.
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