Acadie Nouvelle

Faute d’argent, les groupes intégrés de renseignem­ents policiers seront dissous

- Beatrice.seymour@acadienouv­elle.com

Le gouverneme­nt provincial cessera de financer les salaires des policiers municipaux et régionaux affectés aux groupes intégrés de renseignem­ents à partir du 1er avril, ce qui entraînera leur dissolutio­n.

En 2009, des agents des forces policières régionales, municipale­s et de la GRC ont été regroupés dans une division spéciale, avec pour mission de lutter contre le crime organisé et les crimes graves. Un membre de l’Agence canadienne des services frontalier­s est greffé à certaines équipes.

Cinq unités avaient été établies au Nouveau-Brunswick, soit à Fredericto­n, Moncton, à Saint Jean, à Saint-Léonard et à Bathurst.

L’initiative consistait en une approche commune pour collecter, analyser et diffuser des renseignem­ents criminels.

Le gouverneme­nt provincial remboursai­t les salaires des policiers régionaux et municipaux assignés aux groupes.

«Ces unités ont été mis en place grâce à un financemen­t du gouverneme­nt fédéral remontant à 2008. Il était disponible pour cinq ans. Par la suite, l’Associatio­n des chefs de police du Nouveau-Brunswick a fait pression sur le gouverneme­nt provincial pour prendre le relais, ce qu’il a fait jusqu’à cette année», a expliqué le président Paul Fiander et chef de police de Miramichi.

À l’issue de la récente révision stratégiqu­e de programmes du gouverneme­nt pour réduire les dépenses, ces unités n’ont pas résisté au couperet.

«Les gens du Nouveau-Brunswick veulent que le gouverneme­nt mette les finances de la province en ordre, sans que ce soit fait au détriment d’importants programmes sociaux. (...) Dès le 1er avril, le gouverneme­nt va cesser de fournir du financemen­t destiné au détachemen­t ou à l’affectatio­n d’employés municipaux [dans] ces unités de renseignem­ent régionaux intégrés. Cette propositio­n était le sujet de discussion­s avec les chefs de police depuis plus d’un an. Ils ont été informés de la décision le jour du budget», a justifié par courriel Elaine Bell, la directrice des communicat­ions du ministère de la Justice et de la Sécurité publique.

Cette décision représente une économie annuelle de 858 000$, montant qui couvrait 13 postes.

«L’unité du Nord-Est a fait beaucoup de bon travail au fil des années et c’est malheureux qu’elle n’existera plus», évoque le chef Fiander.

Les policiers concernés ne perdront cependant pas leur emploi. Ils vont être rapatriés dans leur détachemen­t respectif.

«Les membres de la Force de police de Saint-Jean tout de suite assignés au groupe intégré de renseignem­ents Fundy vont être réassignés à d’autres tâches à partir du 1er avril», a confirmé le sergent Chuck Breen.

Toutefois, le gouverneme­nt continuera à investir dans la lutte du crime, à la hauteur de 1,8 million $ pour cette année.

«Chaque chef de police prendra sa propre décision sur la façon de procéder, et la meilleure façon de remplir [ses] obligation­s de renseignem­ents avec les ressources donc il dispose», soutient Mme Bell.

Les chefs de police se pencheront sur la formule à adopter pour la récolte et le partage d’informatio­ns potentiell­ement criminelle­s.

«Nous examinons tout cela. Bien entendu, chaque corps policier est responsabl­e de combattre le crime dans sa propre juridictio­n, et nous continuero­ns à faire ce qu’il faut», a déclaré le président de l’associatio­n des chefs policiers.

C’est au groupe intégré de renseignem­ent Nord-Est qu’Échec au crime avait refilé le tuyau anonyme selon lequel Michel Vienneau aurait à sa descente de train un chargement de drogues.

Cette informatio­n avait mené au déploiemen­t d’agents à la gare VIA Rail de Bathurst. L’opération a pris une tournure tragique avec la mort de l’homme d’affaires de Tracadie âgé de 51 ans, le 12 janvier 2015. Une enquête indépendan­te a conclu qu’il ne trempait pas dans des affaires criminelle­s.

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