Acadie Nouvelle

Relancer sa carrière grâce aux concours télévisés?

Si La Voix offre une visibilité inespérée aux artistes pendant un moment, il reste que beaucoup de travail doit être accompli une fois les projecteur­s éteints. Jean Surette de Musique NB estime que le succès en musique est loin d’être une loterie.

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

Après les concours, les artistes doivent nourrir leur carrière et à être actifs, soutient le directeur de Musique NB. Les retombées pour les artistes ne sont pas toujours immenses une fois le concours terminé. Pour certains chanteurs, l’expérience s’avère concluante, tandis que d’autres doivent retourner à leur ancienne vie.

«Il y a une certaine popularité et il faut battre le fer quand il est chaud. Ça ne veut pas dire que les gens qui te suivaient pendant La Voix vont toujours être là. Ça prend les ressources pour appuyer cette popularité et beaucoup de travail. C’est loin d’être automatiqu­e. Des fois, ça l’air assez glamour, mais ça prend pas mal de travail», a indiqué M. Surette.

Un an après son passage à La Voix, la chanteuse Mélanie Morgan admet que ce concours n’a pas réellement relancé sa carrière. Après la saison IV, elle a été invitée à plusieurs festivals au cours de l’été, mais elle n’a pas conclu d’entente avec de maison de disque. Elle continue de travailler dans le domaine de l’immobilier tout en ayant une carrière parallèle en musique.

«Pour moi, c’est sûr que cela n’a pas fait un gros impact, mais c’est certain que ça n’a pas fait de mal non plus parce qu’il n’y a pas d’autre plateforme qui nous donne autant de visibilité. Par la suite, j’ai eu beaucoup de spectacles à cause de La Voix. Si j’avais voulu déménager à Montréal, c’est sûr que j’aurais pu poursuivre plus de choses», a confié la chanteuse qui regrette un peu de n’a pas avoir été plus active sur les médias sociaux afin de tirer avantage de cette visibilité. Celle qui a envie de rester authentiqu­e souligne que le milieu de la musique n’est pas facile en ce moment.

«On dirait que tout le monde se lance dans la musique dernièreme­nt. Il y a encore plus d’artistes. Pour moi, la musique va toujours faire partie de ma vie. Quand je fais moins de musique, il y a quelque chose qui manque dans ma vie. En sortant de La Voix, je n’avais pas le temps de faire un album tout de suite. Mais là, je commence à écrire de nouveau et j’espère que ça va m’amener à de bonnes chansons afin d’enregistre­r de nouveau», a poursuivi Mélanie Morgan qui en était à son deuxième concours télévisé.

Elle adore la compétitio­n et elle n’hésiterait pas à se lancer dans une autre aventure du genre, pourvu que cela lui convienne.

«Avant d’embarquer dans La Voix, je vivais un down dans la musique. J’ai fait La Voix et cela a validé beaucoup de choses et que j’étais dans le bon chemin pour continuer.»

ROSA SE TOURNE VERS LES ÉTATS-UNIS

Pour la rockeuse de Shediac, Rosa Laricchiut­a, qui a atteint la finale de la troisième saison, l’aventure lui a permis de franchir un pas énorme dans sa carrière. Elle continue de naviguer sur cette vague et elle n’entend pas s’arrêter. Après avoir tourné avec son ancien coach Éric Lapointe, elle a lancé un premier album en français. Celle qui lorgne le marché américain s’apprête à sortir un mini disque en anglais.

«Sans La Voix, je ne pense pas que j’aurais eu l’occasion de faire une tournée aux États-Unis avec la formation Trans-Siberian Orchestra (tournée hivernale The Ghosts of

Christmas Eve). La Voix m’a aidé aussi énormément avec mon français. D’ailleurs, je n’avais pas pensé faire un album en français. En plus de la visibilité, ça m’a donné beaucoup de confiance aussi. Maintenant, je me dis tout le temps que je suis capable, parce que j’ai passé à la télévision. Je pense tout le temps à La Voix», a exprimé la chanteuse.

Elle considère que La Voix a donné de l’ampleur à sa carrière. Avant, elle chantait surtout dans les bars. Depuis la fin de l’émission, elle s’est produite dans des festivals et des arénas devant de grandes foules.

«Il ne faut jamais lâcher parce que des fois c’est difficile à cause de la pression et de la compétitio­n. Il y en a plusieurs qui sont passés à La Voix depuis 2013. Il faut surtout rester soi-même et ne pas oublier que la musique est dans notre coeur et que c’est notre passion. J’ai entendu plein d’histoires de gens qui ont fait des dépression­s parce qu’ils tombent de très haut après La Voix», a conclu Mme Laricchiut­a, ajoutant que les attentes doivent être réalistes. n

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Mélanie Morgan − Archives

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