LES HOMMES DE FORT MCMURRAY
«C’est un film sur l’absence et l’instabilité» Actualité montréalaise pour Renée Blanchar. La cinéaste acadienne partage en ce moment son temps entre Caraquet, son lieu de résidence, et la métropole québécoise où elle vient de commencer le montage de son
Le tournage entamé le 15 août a pris fin à la mi-février. Pendant des semaines, elle et son équipe ont filmé le quotidien de trois familles ponctué par les départs et les retours du père appelé à travailler dans l’Ouest, en Alberta.
«C’est un film sur l’absence. Je veux montrer l’instabilité dans laquelle vivent ces familles, mais aussi les joies, les bonheurs et la tristesse qu’elle leur procure», présente la réalisatrice.
Les hommes de Fort McMurray met en scène trois situations distinctes: celle de parents de deux adolescents sur le point de quitter la maison, celle de parents de deux jeunes enfants et celle de parents d’un nourrisson et d’un bébé à naître.
«J’ai choisi ces familles par coup de coeur. Je les ai trouvées après un appel lancé sur Facebook. En tout, j’ai rencontré une cinquantaine de personnes.»
Renée Blanchar mûrit ce projet depuis des années, un atout selon la productrice Maryse Chapdelaine.
«Nous sommes en relation avec les protagonistes depuis deux ans au moins. Nous avons pris le temps d’établir un lien de confiance avec eux. Ça se ressent dans la qualité des témoignages recueillis.»
Alors que l’équipe peaufinait le développement du documentaire en prévision du tournage, les projecteurs de l’actualité se sont soudainement braqués sur Fort McMurray. Le hameau a été en partie dévasté par un incontrôlable feu de forêt, en mai.
«Ce n’était bien évidemment pas prévu. Ça a suscité un intérêt accru pour notre sujet», déclare Renée Blanchar.
Celle-ci reconnaît que son point de vue sur l’industrie en Alberta a évolué.
«Ça m’a fait réfléchir. J’ai pris conscience que des hommes de valeur vivaient grâce à l’exploitation des sables bitumineux, un domaine que d’emblée je rejetais. Ce thème est complexe. Il n’est pas noir ou blanc. Il y a des zones grises.» Le documentaire Les hommes de Fort
McMurray sera présenté sous deux formats: une version d’une heure pour le réseau régional de Radio-Canada et la chaîne RDI, ainsi qu’une version long-métrage pour les cinémas et le réseau national de RadioCanada.
«La sortie en salle est prévue pour cet automne. Il y aura une première à Caraquet et une autre à Montréal. On lancera également un site internet alimenté avec un contenu différent. Ce sera un site élaboré», dévoile la productrice Maryse Chapdelaine. n