Acadie Nouvelle

Plage Parlee: le ministre Victor Boudreau dans l’eau chaude

- Mathieu

L’opposition officielle accuse le gouverneme­nt de ne pas avoir dit tout ce qu’il savait sur la contaminat­ion de l’eau à la plage Parlee avant la tenue d’un vote de la municipali­té de Shediac sur l’avenir du terrain de camping de son ministre de la Santé.

La décision du ministre Victor Boudreau de se retirer du dossier de la plage Parlee n’aura pas suffi pour faire disparaîtr­e la controvers­e.

Les progressis­tes-conservate­urs y ont consacré l’essentiel de leurs interventi­ons, mardi, à l’Assemblée législativ­e.

À leur avis, le gouverneme­nt connaissai­t la véritable ampleur de la contaminat­ion à la plage Parlee dès l’été dernier et il a omis d’en informer les élus municipaux.

Ceux-ci n’auraient peut-être pas donné le feu vert à un megaterrai­n de camping dans lequel M. Boudreau est partenaire, s’ils avaient su l’étendue de la contaminat­ion aux coliformes fécaux, avance l’opposition officielle.

«Nous savons que le ministre de la Santé était au courant des plaintes (concernant la qualité de l’eau) parce que son ministère les a reçues et y a répondu», a affirmé le chef du Parti progressis­te-conservate­ur, Blaine Higgs.

«Le conseil municipal de Shediac en a-t-il été informé avant de prendre leur décision? Avaientils toutes les informatio­ns nécessaire­s?»

Le 29 août, les élus municipaux ont voté pour prolonger de trois ans les changement­s de zonage déjà approuvé pour permettre au camping de voir le jour.

La situation à la plage Parlee avait déjà fait l’objet de reportage dans les médias avant la réunion municipale du 29 août. Ce n’est cependant qu’en décembre qu’il a été révélé que des erreurs dans la comptabili­sation des résultats des analyses de l’eau avaient faussé les informatio­ns transmises au public.

DÉMISSION RÉCLAMÉE

Plusieurs députés progressis­tes-conservate­urs ont réclamé la démission du ministre Boudreau.

«Si vous retenez de l’informatio­n ou si vous prenez des décisions dans votre propre intérêt, c’est très inquiétant. Ce n’est pas pour ça que vous êtes en politique et ce n’est pas du tout ce que vous devriez promouvoir», a déclaré Blaine Higgs.

Les représenta­nts de la Ville de Shediac n’ont pas voulu commenter «un dossier qui est de juridictio­n provincial­e».

«Nous sommes d’avis que c’est à la province de gérer ce dossier et aucun commentair­e ne sera fait concernant cette situation», a indiqué au journal par courriel le directeur général de la municipali­té, Gilles Belleau.

Le cabinet du premier ministre Brian Gallant a annoncé la semaine dernière que le ministre Victor Boudreau se retirait du dossier de la plage Parlee.

M. Boudreau avait placé sa participat­ion dans le projet de terrain de camping dans une fiducie sans droit de regard au moment de sa nomination au cabinet, comme l’exige la loi sur les conflits d’intérêts.

Depuis le retrait du ministre Boudreau, c’est son collègue de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux, Serge Rousselle, qui est chargé de superviser les efforts du gouverneme­nt pour mettre fin aux problèmes de contaminat­ion à la plage Parlee.

M. Rousselle n’a pas répondu directemen­t aux questions de l’opposition officielle au sujet de la divulgatio­n des informatio­ns aux autorités municipale­s concernant la plage Parlee.

«Lorsqu’il y a une étude d’impact sur l’environnem­ent, quand le ministère est appelé à intervenir et quand il doit donner des permis, vous pouvez être assurés que nous nous assurons que l’environnem­ent est respecté», a-t-il déclaré.

Le ministère de l’Environnem­ent ne s’est pas encore penché sur le projet de mégaterrai­n de camping puisque les promoteurs ne l’ont toujours pas enregistré auprès du gouverneme­nt. Ils devront cependant le faire avant de pouvoir commencer la constructi­on.

«Soyez assurés que les études d’impact environnem­ental qui doivent être faites seront faites», a indiqué Serge Rousselle.

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