Acadie Nouvelle

Affaire Duffy: la commissair­e à l’éthique enquête toujours sur le chèque de Nigel Wright

- Joan Bryden

Un an après l’acquitteme­nt de Mike Duffy, celui qui avait versé de sa poche 90 000$ au sénateur pour régler sa dette à la chambre haute fait toujours l’objet d’une enquête de la commissair­e aux conflits d’intérêts et à l’éthique.

Mary Dawson a confirmé qu’elle poursuivai­t son enquête sur la conduite de Nigel Wright, l’ex-chef de cabinet du premier ministre conservate­ur Stephen Harper. M. Wright avait signé un chèque personnel de 90 000$ afin de permettre à M. Duffy de rembourser les allocation­s versées par le Sénat pour des dépenses de fonction jugées discutable­s.

Mme Dawson avait amorcé cette enquête en mai 2013, mais elle l’avait suspendue un mois plus tard, lorsque la Gendarmeri­e royale du Canada a ouvert sa propre enquête de nature criminelle dans cette affaire jusque-là politique.

Or, le député néo-démocrate Charlie Angus, qui avait alerté Mme Dawson à l’époque, a été informé cette semaine que la commissair­e avait rouvert son enquête en mai, lorsque la Couronne a annoncé qu’elle ne porterait pas en appel l’acquitteme­nt du sénateur Duffy.

Mme Dawson a indiqué au député Angus que son rapport final serait rendu public.

Le sénateur Duffy avait notamment été accusé d’avoir accepté un pot-de-vin de 90 000$, mais M. Wright, témoin de la Couronne au procès, n’a jamais été accusé pour avoir offert cette somme. Il avait démissionn­é de son poste lorsque l’affaire a éclaté au grand jour, mais il a toujours clamé ensuite qu’il n’avait rien fait de répréhensi­ble: il voulait simplement éviter que les frais du sénateur Duffy soient refilés aux contribuab­les.

M. Duffy avait réclamé le remboursem­ent de frais de logement pour sa résidence d’Ottawa, où l’ancien courriéris­te parlementa­ire habitait déjà depuis des années, en soutenant que sa résidence principale se trouvait en fait à l’Île-du-Prince-Édouard.

La commissair­e aux conflits d’intérêts et à l’éthique n’a pas le pouvoir d’imposer des sanctions ou des pénalités, à part une amende maximale de 500$ pour déclaratio­ns erronées – et l’opprobre général.

«Il s’agirait davantage d’une victoire morale», reconnaît Charlie Angus. «Mais ce serait quand même mieux que de laisser l’impression qu’on peut s’en tirer facilement avec ce genre d’arrangemen­ts financiers secrets (...) Il y a eu tellement d’irrégulari­tés dans cette affaire.»

 ??  ?? Nigel Wright
Nigel Wright

Newspapers in French

Newspapers from Canada