Acadie Nouvelle

La Syrie est accusée d’avoir «lentement massacré» les population­s assiégées

- Edith M. Lederer

Le gouverneme­nt syrien a «lentement massacré» un nombre inconnu de Syriens coincés dans des secteurs assiégés ou difficiles d’accès en leur refusant volontaire­ment des vivres et des soins médicaux, accuse un rapport rendu public mardi par un organisme de défense des droits de la personne.

Le groupe Physicians for Human Rights affirme que le régime de Bachar el-Assad a commis un crime de guerre quand il a profité des failles du système d’aide humanitair­e des Nations unies pour priver des millions de personnes des aliments et des soins dont elles avaient besoin.

L’organisati­on new-yorkaise dénonce que le système onusien ait accordé à Damas le «pouvoir unilatéral» de décider qui recevrait de l’aide et qui en serait privé.

En plus des Syriens qui sont morts de faim, poursuit Physicians for Human Rights, plusieurs autres ont perdu la vie inutilemen­t quand les forces du régime ont confisqué les médicament­s transporté­s par les rares convois qui ont pu rejoindre les secteurs assiégés ou difficiles d’accès, ou encore quand on a refusé d’évacuer ceux dont la vie était menacée, y compris des femmes enceintes qui sont mortes en accouchant.

Le Bureau onusien de la coordinati­on des affaires humanitair­es estimait qu’environ 4,9 millions de Syriens habitaient des secteurs assiégés ou difficiles d’accès au début de décembre 2016. Des données analysées par Physicians for Human Rights démontrera­ient toutefois que l’ONU a rejoint, en moyenne, de moins en moins de gens chaque mois l’an dernier.

Par ailleurs, l’armée syrienne a volontaire­ment bombardé une école de la région d’Idlib, dans le nord du pays, tuant 21 enfants en octobre dernier, a affirmé mardi l’ONU.

La Commission internatio­nale indépendan­te d’enquête sur la République arabe syrienne explique que l’armée syrienne est la seule à disposer des avions de chasse qui ont perpétré cette attaque.

La commission a affirmé mardi que cette attaque contre une école du village Haas, dans la province rebelle d’Idlib, constitue un crime de guerre.

Le rapport conclut également que les forces gouverneme­ntales ont délibéréme­nt attaqué l’infrastruc­ture d’approvisio­nnement en eau potable de la capitale en décembre dernier, menaçant l’approvisio­nnement de quelque 5,5 millions de personnes, ce qui constitue également un crime de guerre.

La commission n’a trouvé aucune preuve démontrant que les rebelles aient empoisonné l’approvisio­nnement en eau.

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