France: François Fillon devra faire face à la justice
Le candidat présidentiel français François Fillon a été formellement mis en examen mardi, notamment pour détournement de fonds publics.
L'enquête porte sur des emplois parlementaires possiblement fictifs qu'auraient occupés sa femme Penelope et deux de leurs enfants, Marie et Charles.
Ce rebondissement malmène encore davantage la campagne de M. Fillon et amenuise les chances de l'ancien premier ministre de remporter les deux tours de l'élection présidentielle, le 23 avril et le 7 mai. Il était auparavant perçu comme un favori de la course.
Les juges d'enquête ont pris leur décision mardi, a annoncé Céline Clément-Petremann, du bureau du procureur financier. Cette annonce a pris tout le monde par surprise puisque M. Fillon avait indiqué avoir été convoqué à se présenter devant les juges mercredi.
M. Fillon est également soupçonné de complicité et recel de détournement de fonds publics; de complicité et recel d'abus de bien sociaux; et de manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. La mise en examen signifie que les juges d'enquête ont de bonnes raisons de croire qu'un crime a été commis, mais qu'ils ont besoin de plus de temps pour déterminer si l'affaire sera envoyée en procès. C'est à peu près l'équivalent du dépôt initial d'accusation au Canada.
Les allégations selon lesquelles la famille de M. Fillon a profité de ses connexions politiques pour s'enrichir sont particulièrement nuisibles pour le candidat présidentiel, qui se présente comme un homme de famille catholique et honnête, un gentilhomme campagnard qui n'a jamais été sali par la politique française.
M. Fillon a aussi promis de sabrer dans la fonction publique et, ironiquement, de forcer les Français à travailler plus fort.
Il n'est pas illégal pour les parlementaires français d'embaucher leurs proches, pourvu qu'ils occupent des postes réels. M. Fillon, dont la campagne est basée sur la transparence, nie avoir quoi que ce soit à se reprocher. Il a assuré que sa femme occupait un poste «réel».
Les postes occupés par Penelope, Marie et Charles leur auraient permis d'empocher tout près d'un million d'euros sur plusieurs années. Le Parisien rapportait mardi que Marie et Charles auraient ensuite remis une partie de cet argent à leur père.