Acadie Nouvelle

Contribuer à l’avancement du français en Louisiane

Fraîchemen­t diplômée du programme de baccalauré­at en biologie à l’Université de Moncton, Peggy Somers, de Kedgwick, a fait de la suppléance pendant deux mois à la polyvalent­e Marie-Gaétane. Un petit boulot qui a changé sa vie et qui l’a menée en Louisiane

- patrice.cote@acadienouv­elle.com @pacadie09

Enfant, la Restigouch­oise rêvait de devenir médecin. Elle a donc entamé des études universita­ires en biologie. Un travail d’été à l’hôpital de Saint-Quentin lui a fait réaliser qu’elle avait peut-être fait le mauvais choix de carrière.

«C’est après avoir remplacé ma prof de math du secondaire pendant deux mois que j’ai décidé de devenir enseignant­e. J’ai alors fait mon bacc en éducation pour devenir professeur de sciences au secondaire», raconte l’Acadienne âgée de 46 ans.

À partir de 1993, elle a enseigné à Saint Quentin et à Kedgwick. En 1999, sa vie a pris un tout autre tournant quand elle a répondu à une petite annonce dans laquelle on cherchait des professeur­s de français pour enseigner en Louisiane.

«Je me suis dit: «pourquoi ne pas y aller un an?» Découvrir la culture cadienne, les bayous, les festivals... ça semblait intéressan­t alors je suis venue pour un an. Et ça fait 18 ans que je suis ici» raconte en riant celle qui a adopté le nom de son époux, l’Américain Scott Feehan, depuis son mariage en 2005.

«J’avais vraiment l’intention de retourner au N.-B. au bout d’un an, mais le temps a fait les choses autrement. Si on m’avait dit en 1999 que je passerais le reste de ma vie en Louisiane, j’aurais bien ri.»

En plus d’avoir trouvé l’amour au pays des Cadiens (et d’être devenue la mère de deux jeunes enfants, Elaine et Jérémi), Peggy Feehan a aussi monté les échelons profession­nellement. Elle est maintenant responsabl­e des programmes de langues du Conseil pour le développem­ent du français en Louisiane.

«En gros, mon travail consiste à faire le recrutemen­t des professeur­s de français pour la Louisiane. On recrute à l’étranger, en France surtout, mais aussi en Belgique. J’essaie de recommence­r la collaborat­ion avec le Nouveau-Brunswick cette année», explique-t-elle.

Le travail de l’Acadienne consiste également à faire le suivi avec les professeur­s dans les écoles, à organiser des journées de formation profession­nelle pour les enseignant­s de l’État ainsi qu’à gérer les contrats de travail et les visas.

Elle supervise environ 130 professeur­s, tous venus de l’étranger.

«Je fais de mon mieux pour les accommoder lors de leur séjour en Louisiane.»

«Ce que j’aime le plus, à part voyager à Paris et à Bruxelles pour faire les entrevues avec les professeur­s, c’est de visiter les classes d’immersion française et de voir les petits Américains parler français», souligne-t-elle.

Même si la saison du sirop d’érable lui manque, Mme Feehan semble destinée à faire sa vie en Louisiane. Elle ne dirait toutefois pas non à l’idée de se procurer une résidence secondaire au N.-B. à sa retraite.

«Un beau chalet sur la rivière Restigouch­e. Ce serait l’idéal!», confie-t-elle.

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- Gracieuset­é Peggy Feehan, derrière sa résidence, dans une photo typique de la campagne louisianai­se.
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