Les partis (re)devront chiffrer leurs promesses
Le gouvernement provincial s’apprête à nouveau à légiférer sur le coût des promesses des partis en campagne électorale.
Le Parti libéral promet que son projet de loi qui sera déposé la semaine prochaine créera des «conséquences réelles» pour les partis qui font preuve d'un peu trop de créativité financière dans leur plateforme électorale.
«Si on fait des promesses, on doit respecter ces promesses. Mais il y a des coûts rattachés à beaucoup de ces promesses électorales. Il faut être réaliste. La population doit recevoir de l'information claire, nette et précise avant d'aller voter», explique le ministre Donald Arseneault.
L'idée d'obliger les partis à présenter un plan financier détaillé de leurs promesses électorales n'est pas nouvelle.
En mai 2014, le gouvernement progressiste-conservateur avait adopté la loi sur la transparence et la responsabilisation financières.
En vertu de ces mesures législatives, chaque parti politique devrait faire valider les coûts estimatifs de ses promesses électorales par une firme comptable professionnelle et les rendre publics.
Après une seule élection, le nouveau gouvernement libéral a cependant eu tôt fait de révoquer cette loi.
La législation des progressistes-conservateurs ne prévoyait «aucune véritable conséquence» en cas de non-respect de la part d'une formation politique, déplore aujourd'hui le ministre Arseneault.
Il accuse le précédent gouvernement d'avoir adopté cette loi à la va-vite moins de trois mois avant le déclenchement des élections pour se donner un avantage politique.
En campagne électorale, les libéraux avaient été jusqu'à s'adresser aux tribunaux pour qu'une juge clarifie la loi des conservateurs. À leur avis, les conservateurs ne respectaient pas leur propre loi.
«Le seul parti qui a vraiment respecté cette (loi), c'est le Parti libéral», affirme Donald Arseneault.
Les libéraux ont laissé tomber leur requête judiciaire après les élections sans qu'elle soit d'abord entendue par un juge.
Dans leur loi, les progressistes-conservateurs avaient prévu une procédure judiciaire à l'endroit des partis qui ne respectent pas la loi. Ceux-ci s'exposaient ainsi à la perte de leur allocation annuelle de fonctionnement.
Le ministre Arseneault n'a pas précisé les mesures qui sont prévues à cet effet dans la nouvelle loi.
Le Parti progressiste-conservateur n'a pas souhaité commenter la nouvelle. Son chef, Blaine Higgs, avait cependant fortement réagi en 2014 lorsque les libéraux ont aboli la loi qu'il avait lui-même présentée lorsqu'il était ministre des Finances.
«Cette loi était unique. Elle obligeait les ministres à être responsables. Elle forçait les partis politiques à être prudents durant les élections pour ne pas faire exploser le budget», avait-il dit à l’époque.
Fredericton annoncera également jeudi la façon dont il entend donner suite au rapport de la Commission sur la réforme électorale présenté au début du mois.
Le premier ministre Brian Gallant a déjà indiqué qu'un changement au mode de scrutin devrait obligatoirement faire l'objet d'un référendum. Il a cependant laissé la porte ouverte au vote à 16 ans sans avoir d'abord recours aux urnes.