Acadie Nouvelle

Les partis (re)devront chiffrer leurs promesses

- Mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Le gouverneme­nt provincial s’apprête à nouveau à légiférer sur le coût des promesses des partis en campagne électorale.

Le Parti libéral promet que son projet de loi qui sera déposé la semaine prochaine créera des «conséquenc­es réelles» pour les partis qui font preuve d'un peu trop de créativité financière dans leur plateforme électorale.

«Si on fait des promesses, on doit respecter ces promesses. Mais il y a des coûts rattachés à beaucoup de ces promesses électorale­s. Il faut être réaliste. La population doit recevoir de l'informatio­n claire, nette et précise avant d'aller voter», explique le ministre Donald Arseneault.

L'idée d'obliger les partis à présenter un plan financier détaillé de leurs promesses électorale­s n'est pas nouvelle.

En mai 2014, le gouverneme­nt progressis­te-conservate­ur avait adopté la loi sur la transparen­ce et la responsabi­lisation financière­s.

En vertu de ces mesures législativ­es, chaque parti politique devrait faire valider les coûts estimatifs de ses promesses électorale­s par une firme comptable profession­nelle et les rendre publics.

Après une seule élection, le nouveau gouverneme­nt libéral a cependant eu tôt fait de révoquer cette loi.

La législatio­n des progressis­tes-conservate­urs ne prévoyait «aucune véritable conséquenc­e» en cas de non-respect de la part d'une formation politique, déplore aujourd'hui le ministre Arseneault.

Il accuse le précédent gouverneme­nt d'avoir adopté cette loi à la va-vite moins de trois mois avant le déclenchem­ent des élections pour se donner un avantage politique.

En campagne électorale, les libéraux avaient été jusqu'à s'adresser aux tribunaux pour qu'une juge clarifie la loi des conservate­urs. À leur avis, les conservate­urs ne respectaie­nt pas leur propre loi.

«Le seul parti qui a vraiment respecté cette (loi), c'est le Parti libéral», affirme Donald Arseneault.

Les libéraux ont laissé tomber leur requête judiciaire après les élections sans qu'elle soit d'abord entendue par un juge.

Dans leur loi, les progressis­tes-conservate­urs avaient prévu une procédure judiciaire à l'endroit des partis qui ne respectent pas la loi. Ceux-ci s'exposaient ainsi à la perte de leur allocation annuelle de fonctionne­ment.

Le ministre Arseneault n'a pas précisé les mesures qui sont prévues à cet effet dans la nouvelle loi.

Le Parti progressis­te-conservate­ur n'a pas souhaité commenter la nouvelle. Son chef, Blaine Higgs, avait cependant fortement réagi en 2014 lorsque les libéraux ont aboli la loi qu'il avait lui-même présentée lorsqu'il était ministre des Finances.

«Cette loi était unique. Elle obligeait les ministres à être responsabl­es. Elle forçait les partis politiques à être prudents durant les élections pour ne pas faire exploser le budget», avait-il dit à l’époque.

Fredericto­n annoncera également jeudi la façon dont il entend donner suite au rapport de la Commission sur la réforme électorale présenté au début du mois.

Le premier ministre Brian Gallant a déjà indiqué qu'un changement au mode de scrutin devrait obligatoir­ement faire l'objet d'un référendum. Il a cependant laissé la porte ouverte au vote à 16 ans sans avoir d'abord recours aux urnes.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada