Acadie Nouvelle

La légalisati­on de la marijuana récréative

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Pour ceux et celle qui comme moi ont étudié à l’Université de Moncton durant les années 1970, de deux choses l’une: soit vous avez fumé du pot à satiété, soit vous avez été une victime collatéral­e de la fumée secondaire! Car du cannabis, laissez-moi vous dire, il s’en fumait pas à peu près dans nos maisons d’enseigneme­nt.

C’est à la faculté des Arts qu’on semblait davantage apprécier la fumée odorante de ces fameux pétards. Le salon étudiant – que de beaux souvenirs pour ma génération –, s’appelait le Joint et ceux qui fréquentai­ent cette célèbre salle de repos se souviendro­nt de l’agent de sécurité William qui s’empressait de tendre un briquet dès que quelqu’un signifiait son intention d’en allumer un!

Trêve de nostalgie maintenant et passons aux choses sérieuses. Le gouverneme­nt de Justin Trudeau, lors de la dernière campagne électorale, s’est engagé dans à décriminal­iser l’usage de la marijuana d’une part et d’en légaliser la consommati­on et la vente d’autre part. Ce faisant, le gouverneme­nt inscrit cette manoeuvre dans une volonté évidente de distancer sa façon de gouverner de celle du précédent gouverneme­nt de Stephen Harper. Il voudrait inscrire cet important changement dans une série d’initiative­s qui nous remettrait dans un courant plus libéral et plus ouvert aux changement­s. Fini les lois répressive­s et l’approche négative, notre pays reprend sa place sur la liste des pays progressis­tes!

Un groupe de travail a remis l’automne dernier un rapport dans lequel on précise les enjeux auxquels le gouverneme­nt doit faire face avant de légiférer la marijuana. Les principale­s questions qui y sont posées sont somme toute assez simples. À quel âge devrait-on avoir le droit de consommer? Quel mode de distributi­on doit-on développer? Sur ce point, les régies des alcools et les pharmacies sont déjà sur le pied de guerre. Pourra-t-on en faire pousser pour sa consommati­on personnell­e? Où devraient aller les profits de ce lucratif marché?

Enfin la question la plus importante: les connaissan­ces sur cette drogue sont-elles suffisamme­nt développée­s pour prévoir les conséquenc­es d’une libéralisa­tion de sa consommati­on?

Sur le plan provincial, il devient évident que le gouverneme­nt compte sur cette légalisati­on pour ajouter à ses coffres l’argent qui fait tellement défaut. À cette fin, le gouverneme­nt Gallant s’est déjà prononcé en favorisant la distributi­on par la régie des alcools. De plus, on assiste déjà à une surenchère pour savoir qui pourra produire l’herbe qui fait rire. Alors que certaines usines produisent déjà le cannabis à des fins médicales, celles-ci voudraient pouvoir également produire celle que l’on consommera à des fins récréative­s. Un seul conseil à donner: soyons libéral bien sûr dans nos actions, mais soyons surtout prudent en s’assurant qu’une légalisati­on ne veut pas dire une augmentati­on de la consommati­on. Peace and Love man!

Le processus de légalisati­on de la marijuana est enclenché et des magasins de distributi­on ont déjà ouvert leurs portes afin d’en offrir au public.

Certains ont reçu la visite des policiers et ont dû fermer, pour ouvrir quelques jours plus tard alors que la loi interdit toujours cette pratique. Si une personne perd son droit de conduire et récidive, la loi s’applique: c’est illégal. Si quelqu’un vend des cigarettes ou des produits alcoolisés de façon illégale ou sans permis, la loi s’applique là aussi. Alors pourquoi la loi ne s’applique-t-elle pas pour la vente illégale de marijuana?

J’écoutais récemment une des personnes participan­tes du comité qui doit préparer les politiques et les directives qui serviront à appliquer la loi, qui disait que plusieurs questions sont à l’étude. À quel âge sera-til permis d’en consommer? Faudrait peutêtre demander à Justin Trudeau à quel âge il a commencé à en consommer.

Des études démontrent que la marijuana pourrait affecter le développem­ent du cerveau qui n’est pas complet avant l’âge de 18 ans. Autre question: que feront les entreprise­s du N.-B. qui font régulièrem­ent du dépistage afin de détecter la consommati­on de drogue chez leurs employés afin d’éviter les accidents de travail? Certains diront que si le gouverneme­nt fédéral approuve ce produit, c’est qu’il n’y a pas de problème.

Au N.-B, le premier ministre Brian Gallant voit dans la marijuana la même mine d’or qu’avait vu le gouverneme­nt libéral précédent avec les casinos. Pourtant aujourd’hui, davantage de familles sont affectées par des problèmes de dépendance­s et les contribuab­les du N.-B. en paient le prix. Combien d’enfants seront privés de nourriture ou autres besoins essentiels? Combien de personnel additionne­l sera embauché pour gérer ces défis, encore une fois aux dépens des contribuab­les?

Justin Trudeau avec les millions dépensé en sondages sait qu’il a l’appui, pour la marijuana, de ceux et celles qui l’ont élu. D’ailleurs, il a dépensé plus en sondage en 16 mois que Harper en huit ans. RadioCanad­a et CBC ont oublié d’en parler, pourtant ils auraient crucifié Harper pour ce genre de dépenses. Ça coûte très cher aux contribuab­les canadiens de savoir si le professeur de théâtre Justin Trudeau a un meilleur profil du côté droit ou du côté gauche ou comment s’asseoir pour parler au public ou faire un sourire en prenant des selfies.

Je suis contre la légalisati­on de la drogue, mais je respecte le pourcentag­e de la population qui l’appuie et j’espère que ce respect sera réciproque. Ceux et celles qui veulent consommer et prendre la responsabi­lité de leurs actions devraient par contre comprendre que la consommati­on de marijuana conduit très souvent à des drogues beaucoup plus fortes.

Le monde de rêve de Justin Trudeau et de Brian Gallant serait un citoyen assis devant une machine à sous, fumant un joint de marijuana et buvant une bonne petite bière froide afin d’oublier le fardeau des taxes libérales.

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Les usines qui produisent déjà le cannabis à des fins médicales voudraient produire celle que l’on consommera à des fins récréative­s. – Archives
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