Acadie Nouvelle

Et si nous mangions un peu moins de viande?

J’aborde aujourd’hui le thème de la (sur) consommati­on de viande d’élevage industriel, dans une perspectiv­e écologique. Notre consommati­on de viande, qui a augmenté à la suite de la révolution industriel­le, s’amplifie sans cesse – en fréquence, en portion

- chroniquem­ieuxetre@gmail.com

RESPECT DE LA TERRE, DES ANIMAUX ET DE L’HUMANITÉ

Notre système a un effet hautement dévastateu­r sur notre planète: l’épuisement des ressources est une réalité et nos écosystème­s sont en déséquilib­re. D’énormes quantités d’eau sont utilisées pour l’élevage du bétail et la production de viande (notamment le boeuf ). De plus, il y a beaucoup d’exploitati­ons agricoles cultivant des grains destinés uniquement à nourrir le bétail; la déforestat­ion est devenue courante afin de créer de l’espace pour ces exploitati­ons. Il y a aussi l’érosion des sols, la pollution (de l’air et de l’eau), l’extinction d’espèces et j’en passe.

De même, il est important de considérer la fréquente maltraitan­ce des animaux durant l’élevage, le transport et l’abattage. Souhaitons-nous plaider l’ignorance? L’innocence? Sommes-nous prêts à convenir que le mot abattre est parfois un euIl phémisme pour massacre. y a également un lien entre la surconsomm­ation de viande et les famines. Comme j’ai dit précédemme­nt, de plus en plus de terres agricoles sont utilisées à travers le monde pour nourrir le bétail qui finira dans nos assiettes (principale­ment les assiettes nord-américaine­s). Si nous consommion­s moins de viande, la quantité de bétail (et de volaille) diminuerai­t, bien entendu, et plus de denrées seraient disponible­s pour nourrir les gens.

De plus, la viande d’élevage est souvent bourrée d’antibiotiq­ues et d’hormones de croissance dans le but de, entre autres, produire des animaux de taille démesurée. Il va sans dire que ces produits sont néfastes pour la santé.

AURONS-NOUS LE CHOIX D’ENVISAGER D’AUTRES OPTIONS?

Compte tenu de l’explosion démographi­que, plusieurs se demandent si nous serons en mesure de nourrir la population mondiale dans quelques décennies. La population continue d’augmenter sans répit et nous aurons à être ingénieux et créatifs afin de nourrir tous ces gens. En fait, plusieurs projets innovateur­s ont déjà été mis en place. À titre d’exemple, nos menus incluront probableme­nt des insectes dans un avenir proche. Il y a des preneurs pour des sauterelle­s rôties? Pourquoi pas?

Ceci dit, de nombreux substituts de produits animaux sont déjà à notre dispositio­n: quinoa, lentilles vertes, tempeh, graines de chia, noix de Grenoble, haricots noirs, etc. La culture de ces aliments sains et goûteux exige beaucoup moins de ressources vitales de la Terre. Notons que certains peuples ne se régalent de viande que lors de grandes occasions. Cela vaut la peine de se hasarder et d’apprendre à préparer de nouveaux repas végétarien­s. Une consommati­on réduite en viande offre bien des avantages pour la santé, mais je laisserai ces détails aux diététiste­s.

UNE RÉVOLUTION ALIMENTAIR­E?

Robbins, auteur qui a exposé le rapport entre la nutrition, l’environnem­entalisme et la cruauté animale, propose une révolution alimentair­e. Il affirme qu’une croyance existe dans notre société voulant que les animaux et la nature ne soient que de la marchandis­e. Il ajoute que, heureuseme­nt, plusieurs d’entre nous voient la nature comme une communauté à laquelle nous appartenon­s, à laquelle nous devons nos vies. Au lieu de miser sur la consommati­on illimitée, il encourage la compassion illimitée.¹ Remettons l’industrie alimentair­e en question!

(J’invite respectueu­sement vos partages et questions.)

¹Robbins, J. (2011). The Food Revolution. San Francisco: Conari Press.

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La viande d’élevage est souvent bourrée d’antibiotiq­ues et d’hormones de croissance. − Archives
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