Acadie Nouvelle

Maxime Bernier traite Kevin O’Leary de «perdant»

Les deux candidats qui semblent mener dans la course à la direction du Parti conservate­ur du Canada ont officielle­ment jeté les gants.

- La Presse canadienne

Maxime Bernier traite de «perdant» et de «mauvais candidat» son rival Kevin O’Leary, alors que celui-ci accuse «un de ses rivaux» de fraude et de manipulati­on électorale.

Kevin O’Leary a soutenu jeudi soir qu’un de ses rivaux, sans le nommer, utilise des cartes de crédit prépayées, impossible­s à retracer, afin de recruter de «faux membres» du Parti conservate­ur du Canada pour gagner des points dans la course. M. O’Leary soutient que cette pratique enfreint les statuts et règlements du parti. Deux sources qui ne sont pas liées au candidat ont estimé qu’il visait vraisembla­blement Maxime Bernier.

Le député de Beauce a répliqué vendredi en soutenant que M. O’Leary lance de la boue pour sauver sa campagne. Dans un courriel aux membres du Parti conservate­ur, M. Bernier soutient qu’il a recueilli plus d’argent que le candidat O’Leary, qu’il a fait signer plus de nouvelles cartes de membre et attiré davantage de bénévoles dans son camp. M. Bernier déplore que pendant qu’il lève «une armée de partisans», M. O’Leary «prend des vacances en Floride» et «essaie sur un canal de télé-achat de vendre aux Américains son vin, qui n’est même pas disponible au Canada».

M. O’Leary, de son côté, a récidivé vendredi en tentant de mobiliser les autres candidats dans sa croisade contre la «combine» des cartes de membre. Il estime que l’enquête menée par le parti ne suffira pas: il demande aux 13 autres candidats dans la course d’exiger du parti qu’il écarte ces «faux membres».

La candidate Lisa Raitt a salué la tenue d’une enquête dans cette affaire mais les autres candidats ont été moins prompts à se ranger derrière leur adversaire O’Leary. Andrew Saxton et Rick Peterson l’ont mis au défi de participer aux prochains débats si la démocratie lui tient tant à coeur. L’homme d’affaires unilingue n’a participé qu’à deux débats jusqu’ici.

Kellie Leitch a d’ailleurs soutenu que M. O’Leary est plutôt mal placé pour lancer des allégation­s non prouvées alors qu’il est le seul candidat à avoir écopé d’une amende du parti – pour avoir refusé de participer au débat bilingue à Edmonton. Brad Trost a de son côté mis au défi M. O’Leary d’apporter immédiatem­ent des preuves de ce qu’il avance, sans quoi le parti devra sévir avec vigueur contre lui.

Le stratagème allégué consistera­it à enregistre­r comme nouveaux membres du Parti conservate­ur du Canada des personnes puisées dans la liste du Parti progressis­te-conservate­ur de l’Ontario, peut-être même sans leur consenteme­nt. Or, plusieurs membres de l’équipe de Maxime Bernier ont également participé à la campagne victorieus­e de Patrick Brown à la direction du Parti progressis­te-conservate­ur de l’Ontario en 2015, et pourraient bien être des partisans du député beauceron.

Le porte-parole du parti, Cory Hann, a indiqué jeudi que les personnes qui seraient devenues membres sans respecter les règles seraient expulsées et ne pourraient donc voter pour le prochain chef. «Nos règles sont claires: toute personne qui veut devenir membre du parti doit payer de sa poche sa carte de membre.»

Les candidats ont jusqu’au 28 mars pour recruter de nouveaux membres qui seront habilités à élire le prochain chef, le 27 mai.

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Kevin O’Leary, jeudi, à Kingston. − La Presse canadienne: Lars Hagberg

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