Acadie Nouvelle

Phil Athanase rend hommage à son ancêtre par la musique

- Sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

Pour honorer la mémoire de son ancêtre qui a fui Grand-Pré pendant la Déportatio­n, le chanteur du Big Bad Party Band, Philippe Boudreau, a entrepris un projet solo en français sous le pseudonyme de Phil Athanase.

Athanase était le nom du 8e arrière-grandpère de Philippe Boudreau qui se passionne pour la généalogie de sa famille établie maintenant à Beresford. Après avoir quitté GrandPré, son aïeul s’est installé au Québec pour ensuite aller vivre dans la région Chaleur. Il y a même une légende sur le trésor d’Athanase qui court dans cette région. Si le nom de Phil Athanase ne vous est pas encore familier, il pourrait le devenir au cours des prochaines semaines, puisque celui-ci s’apprête à lancer un premier album en français qui rassembler­a dix pièces originales.

Le chanteur et guitariste, qui joue de la musique depuis plusieurs années avec le groupe Big Bad Party Band, a eu envie d’explorer la langue de Molière après s’être produit au Festival intercelti­que de Lorient avec Les Fouxmatoux. Une expérience qui a changé sa vie, confie-t-il.

«J’ai toujours écrit en anglais et j’ai essayé d’écrire en français. Mais composer une chanson est un art et je l’ai appris en anglais parce que j’étais beaucoup influencé par la musique américaine anglaise. Chaque fois que j’essayais d’écrire en français, je trouvais que je sonnais comme quelqu’un d’autre et je n’étais jamais heureux de ce qui sortait», a raconté l’auteur-compositeu­r-interprète qui en voyant l’énergie de la foule au pavillon de l’Acadie à Lorient en 2015, a décidé de faire le saut.

De retour chez lui à Dieppe, il a composé neuf pièces en français en six mois. Son premier album éponyme, qui devrait paraître en avril, proposera des pièces variées aux styles folk, rock, traditionn­el et acadien. Chaque pièce est différente, mais il apprécie particuliè­rement les oeuvres aux mélodies accrocheus­es sur un air entraînant et festif. Le premier extrait, Tempête d’été, tempête d’hiver se veut une métaphore sur l’amour.

«J’essaie de ne pas être trop poétique et de raconter les choses comme moi je les dis.»

Il propose un bouquet de chansons qui font à la fois danser, fêter, mais aussi certaines ballades plus mélancoliq­ues et introspect­ives. Les chansons prennent forme sur des mélodies qu’il développe sur sa guitare. Il a créé, entre autres, une chanson à partir d’une comptine qui s’est transmise de génération en génération dans sa famille.

Depuis quatre ans, Phil Athanase vit de sa musique, grâce notamment à la popularité du groupe Big Bad Party Band qui navigue dans le répertoire anglophone et qui se produit dans les activités sociales, les événements privés, les bars et les festivals. L’artiste qui a travaillé pendant plusieurs années dans l’industrie de l’automobile n’a pas envie de retourner à son ancienne vie.

«J’adore écrire et me produire sur une scène. J’adore ce métier-là. Je veux jouer le plus possible et je ne veux pas retourner vendre des autos», a affirmé l’auteur-compositeu­r-interprète qui mène de front ses deux carrières musicales, en français et en anglais.

Si aujourd’hui l’industrie de la musique traverse des moments difficiles et que la vente de disque n’est plus ce qu’elle était, Phil Athanase a quand même trouvé son chemin. Il voit son album comme une carte de visite qui lui permettra d’offrir le plus de spectacles possible. Il a enregistré son album dans un studio qu’il a aménagé dans sa maison à Dieppe. Les musiciens Denis Hachey, André LeBlanc, Guy Hébert et Dillon Robichaud ont collaboré à l’enregistre­ment.

Phil Athanase a aussi composé une chanson récemment avec un groupe d’élèves de l’école secondaire Bonar Law Memorial à Rexton qu’il envisage d’enregistre­r dans son studio.

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