Acadie Nouvelle

Ottawa envoie une lettre à des élus américains contre des mesures du «Buy American Act»

-

Le gouverneme­nt fédéral a envoyé une lettre à un groupe de législateu­rs américains qui soutiennen­t des règles plus sévères sur l’achat de biens fabriqués aux États-Unis dans le cadre du «Buy American Act», laissant entrevoir un bras de fer alors que seront débattues cette année les politiques d’approvisio­nnement aux États-Unis. L’ambassadeu­r du Canada à Washington, David MacNaughto­n, a fait parvenir une lettre la semaine dernière à quatre législateu­rs démocrates ayant exhorté le président Donald Trump à limiter les fournisseu­rs étrangers, incluant pour le projet d’oléoduc Keystone XL. L’enjeu est particuliè­rement important cette année pour trois raisons. Un projet de loi imposant sur les infrastruc­tures s’en vient, d’une valeur potentiell­e de 1000 milliards $ US en contrats; l’approvisio­nnement pourrait être un enjeu dans les négociatio­ns sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et les vents du protection­nisme soufflent à Washington. Des appuis aux mesures «Buy American» existent dans les deux familles politiques. Ces mesures sont prônées fortement par le président Trump, mais soutenues de façon plus large par les démocrates, notamment du côté des élus interpellé­s par la lettre de l’ambassadeu­r. La note de M. MacNaughto­n, datée du 16 mars, affirme que des contrainte­s d’approvisio­nnement au niveau local à l’endroit d’entreprise­s privées seraient «sans précédent» et auraient possibleme­nt des conséquenc­es larges et sévères, notamment en ce qui a trait aux obligation­s commercial­es internatio­nales. La lettre fait aussi valoir qu’il s’agit de «principes cruciaux que le Canada et les ÉtatsUnis ont fait valoir de concert depuis des dizaines d’années». Bien que le marché d’approvisio­nnement des États-Unis soit plus vaste, celui du Canada est plus ouvert: seulement 3% des contrats fédéraux aux États-Unis sont décrochés par des fournisseu­rs étrangers, comparativ­ement à 11 pour cent au Canada, souligne le document. Selon la lettre, les fournisseu­rs canadiens remportent 0,15% des contrats américains, tandis que les fournisseu­rs américains décrochent plus de neuf pour cent des contrats fédéraux au Canada – incluant Microsoft, North American Steel et 3M Cogent. La lettre se conclut par un énoncé contre le protection­nisme, disant qu’il fait grimper les prix, entraîne un moins grand nombre de projets et, ultimement, supprime des emplois. - La Presse canadienne

Newspapers in French

Newspapers from Canada