La Société canadienne du sang décriée
Des organismes de la province digèrent mal la décision de la Société canadienne du sang qui entend cesser dès le mois prochain ses cliniques de collecte de sang au Restigouche. L’organisme responsable de la collecte et de l’approvisionnement en produits sanguins de l’ensemble des provinces du Canada estime que de tenir des cliniques trois fois par année à des endroits comme Dalhousie et Campbellton demande un effort logistique trop considérable et coûteux. Frédérick Dion, le directeur général de l’Association francophone des municipalités du N.-B. (AFMNB), qualifie la décision de déplorable et qui aura comme conséquence de marginaliser davantage les régions rurales de la province. «C’est un drôle de message, est-ce par un manque de services en français qu’on délaisse les régions?» se questionne-t-il. Selon lui, la Société canadienne du sang agit comme d’autres institutions qui ont tendance à ne pas encourager la ruralité. «Ça revient à dire que les régions sont marginales et peu importantes, des endroits où il est préférable de mettre une croix dessus», affirme Frédérick Dion. «On parle encore une fois de deux catégories de citoyens…», se désole le directeur général de l’AFMNB. Le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Kevin Arseneau, a joint sa voix à ceux qui dénoncent avec vigueur la décision de la Société canadienne du sang de quitter la région du Restigouche. «Il y aurait peut-être moyen de faire un plus grand effort de recrutement de donneurs et d’ainsi rentabiliser la chose. Je me demande s’il n’y a pas un manque de créativité de leur part.» «Encore une fois, c’est un pied de nez aux régions du Nord, en particulier aux régions francophones. C’est une initiative digne de comment vider nos régions 101», martèle le président de la SANB. Kevin Arseneau va encore plus loin en affirmant que cette histoire impliquant la Société canadienne du sang fait ressortir le fait qu’il y a un certain dégoût pour les régions du nord de la province, même de la part de l’élite acadienne. Jean-Luc Bélanger, le directeur général de l’Association francophone des aînés du Nouveau-Brunswick, exhorte quant à lui les députés de la région du Restigouche à faire pression auprès de la Société canadienne du sang afin que celle-ci revienne sur sa décision. «Ce n’est pas acceptable d’agir de la sorte pour un organisme qui a toujours été appuyé par les gens du Nord qui sont prêts à donner du sang.» - SL