Augmentation du nombre d’immigrants illégaux
L’augmentation significative des traversées illégales à la frontière canado-américaine se confirme – à tout le moins au Manitoba – dans des données publiées mardi par Ottawa.
Le gouvernement fédéral refuse toujours de publier les données historiques sur le phénomène, mais les plus récents chiffres témoignent d’une explosion de cas à la frontière manitobaine.
Les cas de demandeurs d’asile qui franchissent illégalement la frontière entre le Canada et les États-Unis à cet endroit n’ont donc vraisemblablement pas été exagérés par les médias.
En janvier et février, le nombre de personnes interceptées par des agents de la Gendarmerie royale du Canada dans cette province a effectivement bondi de 19 à 142.
Car pour l’ensemble de 2016, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a traité un total de 120 demandes d’asile aux points d’entrée terrestres au Manitoba.
Or, ces données regroupent tant les demandeurs d’asile ayant franchi la frontière illégalement que ceux qui se sont présentés à un point d’entrée.
Les autorités frontalières et migratoires de la province des Prairies en avaient traité 110 en 2015, 15 en 2014, 25 en 2013, 20 en 2012 et 30 en 2011.
Du côté du Québec, il est difficile de tirer des conclusions sur le phénomène par rapport aux années précédentes, mais on a noté une hausse des interceptions par la GRC entre janvier et février 2017.
Selon les données du gouvernement fédéral, 245 personnes ont franchi la frontière entre les points d’entrée en janvier. En février, ce nombre a grimpé à 432.
Les chiffres des traversées illégales pour les années précédentes ne sont pas publiés, pour des raisons qui n’ont encore pas été précisées par le ministère de la Sécurité publique.
«Cependant, les données pour janvier et février 2017 témoignent clairement d’augmentations significatives», a noté dans un courriel Scott Bardsley, porte-parole du ministre Ralph Goodale.
Le dossier des traversées illégales a fait l’objet de discussions lors de la visite à Ottawa du secrétaire à l’Intérieur des États-Unis, John Kelly, il y a un peu plus d’une semaine.
Le gouvernement du Canada s’est jusqu’à présent montré hésitant à établir un lien entre la situation à la frontière et l’élection de Donald Trump à la présidence du pays.
À l’issue de sa rencontre avec son homologue américain, le ministre Goodale a fait valoir qu’il fallait s’assurer d’avoir un portrait complet avant de tirer des conclusions.