Acadie Nouvelle

EMPLOYÉS À BOUT À L’HÔPITAL DE BATHURST

Des employés de l’unité des soins prolongés de l’Hôpital régional Chaleur dénoncent un climat de terreur

- beatrice.seymour@acadienouv­elle.com @BSeymour_AN

Des employés allèguent qu’un climat de terreur règne dans un des services de l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst, qui se caractéris­e par des actes d’intimidati­on et de harcèlemen­t envers le personnel, presque au quotidien.

Sous le couvert de l’anonymat, justifiant que l’employeur leur interdit de parler aux médias sous peine de renvoi, des employés ont choisi de briser la loi du silence.

Ils témoignent que l’atmosphère est toxique depuis deux ans, dans l’aile des soins de longue durée située au quatrième étage ouest du centre hospitalie­r.

Ils avancent que les brimades pour un oui et pour un non sont monnaie courante et que cette situation malsaine serait causée par des gestionnai­res de cette unité.

«Ma démarche n’a rien de personnel. Je me fais plutôt le porte-parole de l’ensemble des employés, qui sont au bout du rouleau. Je n’exagère pas quand je dis que c’est du harcèlemen­t et de l’intimidati­on. Je l’ai vu de mes propres yeux. Le syndicat a rencontré les employés récemment et ceux-ci pleuraient à chaudes larmes pendant la réunion. C’est l’enfer sur ce plancher. C’est comme un cancer. Une dizaine de personnes ont quitté le service dans la dernière année. Une quinzaine sont en congé de maladie. D’autres veulent changer de profession, parce qu’ils ne sont plus capables.»

«Le départemen­t des ressources humaines est au courant, mais banalise l’affaire. C’est dangereux pour les patients parce que le service est toujours à court de personnel. J’ai vu des employés pleurer comme des enfants. Le plus gros problème est au quatrième ouest. À cause de deux personnes, tout le personnel marche sur une bombe à retardemen­t. Ça ne peut plus continuer comme cela», déplore la personne salariée.

«JE SUIS À BOUT»

Quelqu’un d’autre confie se rendre au travail à reculons, la peur au ventre de se faire rabaisser pour un rien.

«Je pense à changer de carrière parce que je suis à bout. J’ai littéralem­ent des douleurs à la poitrine en arrivant le matin. Plusieurs gens ont un papier de leur médecin comme quoi ils ne peuvent pas travailler sur ce plancher (au quatrième ouest). Il y a eu des rapports, mais la situation ne s’arrange pas. Au contraire, ceux qui se plaignent se font davantage piquer dessus.»

«C’EST DÉCOURAGEA­NT»

«Une petite tape sur l’épaule pour nous féliciter de temps à autre serait agréable. Mais ils nous descendent chaque fois que nous faisons une petite erreur, même si c’est seulement oublier de vider une poubelle, sans jamais reconnaîtr­e ce que nous faisons de bien. C’est vraiment découragea­nt», témoigne cette personne à l’Acadie Nouvelle.

Des membres du personnel vont même plus loin dans leurs allégation­s en évoquant qu’une responsabl­e prend des photos des parties intimes de patients, pour leur faire des remontranc­es sur la qualité de leur travail.

«Ces photos sont placées dans le dossier des malades. Imaginez si quelqu’un faisait ça à votre mère qui est hospitalis­ée. C’est un total manque de respect.»

La haute direction dit avoir été avisée de la situation et la prendre très au sérieux au point d’avoir déclenché une investigat­ion.

«Une enquête interne est en cours afin de faciliter l’instaurati­on de mesures corrective­s qui seront bientôt déployées. Nous travaillon­s présenteme­nt avec les employés, le syndicat de même que toutes les associatio­ns profession­nelles concernées par cette affaire qui, si elle se révèle vraie, est sincèremen­t regrettabl­e. Vous devez savoir que nous avons à coeur notre personnel et qu’il nous est primordial que celui-ci exécute ses fonctions à l’intérieur d’un milieu de travail sain, sécuritair­e et doté de soins de haute qualité», a commenté par courriel Thomas Lizotte, le porte-parole de Vitalité.

D’ailleurs, un des grands axes du nouveau plan stratégiqu­e du Réseau de santé Vitalité est de favoriser l’épanouisse­ment et le développem­ent du personnel et des médecins.

 ??  ?? EXCLUSIF
EXCLUSIF
 ??  ?? Des employés de l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst affirment être victimes de harcèlemen­t et d’intimidati­on. - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
Des employés de l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst affirment être victimes de harcèlemen­t et d’intimidati­on. - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada