EMPLOYÉS À BOUT À L’HÔPITAL DE BATHURST
Des employés de l’unité des soins prolongés de l’Hôpital régional Chaleur dénoncent un climat de terreur
Des employés allèguent qu’un climat de terreur règne dans un des services de l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst, qui se caractérise par des actes d’intimidation et de harcèlement envers le personnel, presque au quotidien.
Sous le couvert de l’anonymat, justifiant que l’employeur leur interdit de parler aux médias sous peine de renvoi, des employés ont choisi de briser la loi du silence.
Ils témoignent que l’atmosphère est toxique depuis deux ans, dans l’aile des soins de longue durée située au quatrième étage ouest du centre hospitalier.
Ils avancent que les brimades pour un oui et pour un non sont monnaie courante et que cette situation malsaine serait causée par des gestionnaires de cette unité.
«Ma démarche n’a rien de personnel. Je me fais plutôt le porte-parole de l’ensemble des employés, qui sont au bout du rouleau. Je n’exagère pas quand je dis que c’est du harcèlement et de l’intimidation. Je l’ai vu de mes propres yeux. Le syndicat a rencontré les employés récemment et ceux-ci pleuraient à chaudes larmes pendant la réunion. C’est l’enfer sur ce plancher. C’est comme un cancer. Une dizaine de personnes ont quitté le service dans la dernière année. Une quinzaine sont en congé de maladie. D’autres veulent changer de profession, parce qu’ils ne sont plus capables.»
«Le département des ressources humaines est au courant, mais banalise l’affaire. C’est dangereux pour les patients parce que le service est toujours à court de personnel. J’ai vu des employés pleurer comme des enfants. Le plus gros problème est au quatrième ouest. À cause de deux personnes, tout le personnel marche sur une bombe à retardement. Ça ne peut plus continuer comme cela», déplore la personne salariée.
«JE SUIS À BOUT»
Quelqu’un d’autre confie se rendre au travail à reculons, la peur au ventre de se faire rabaisser pour un rien.
«Je pense à changer de carrière parce que je suis à bout. J’ai littéralement des douleurs à la poitrine en arrivant le matin. Plusieurs gens ont un papier de leur médecin comme quoi ils ne peuvent pas travailler sur ce plancher (au quatrième ouest). Il y a eu des rapports, mais la situation ne s’arrange pas. Au contraire, ceux qui se plaignent se font davantage piquer dessus.»
«C’EST DÉCOURAGEANT»
«Une petite tape sur l’épaule pour nous féliciter de temps à autre serait agréable. Mais ils nous descendent chaque fois que nous faisons une petite erreur, même si c’est seulement oublier de vider une poubelle, sans jamais reconnaître ce que nous faisons de bien. C’est vraiment décourageant», témoigne cette personne à l’Acadie Nouvelle.
Des membres du personnel vont même plus loin dans leurs allégations en évoquant qu’une responsable prend des photos des parties intimes de patients, pour leur faire des remontrances sur la qualité de leur travail.
«Ces photos sont placées dans le dossier des malades. Imaginez si quelqu’un faisait ça à votre mère qui est hospitalisée. C’est un total manque de respect.»
La haute direction dit avoir été avisée de la situation et la prendre très au sérieux au point d’avoir déclenché une investigation.
«Une enquête interne est en cours afin de faciliter l’instauration de mesures correctives qui seront bientôt déployées. Nous travaillons présentement avec les employés, le syndicat de même que toutes les associations professionnelles concernées par cette affaire qui, si elle se révèle vraie, est sincèrement regrettable. Vous devez savoir que nous avons à coeur notre personnel et qu’il nous est primordial que celui-ci exécute ses fonctions à l’intérieur d’un milieu de travail sain, sécuritaire et doté de soins de haute qualité», a commenté par courriel Thomas Lizotte, le porte-parole de Vitalité.
D’ailleurs, un des grands axes du nouveau plan stratégique du Réseau de santé Vitalité est de favoriser l’épanouissement et le développement du personnel et des médecins.