Acadie Nouvelle

Quelques propriétai­res malveillan­ts sont à blâmer

-

Peu de temps avant Noël, le 12 décembre, la division de la prévention des incendies pour la Ville de Moncton a dû évacuer et démolir un édifice de la rue Dominion. «Mes agents étaient là avec moi. Ce n’est vraiment pas facile de mettre des gens à la porte le 12 décembre. Mais en tant que prévôt, on imagine facilement le scénario possible si on ne prend pas de décision: il y a de fortes chances qu’un accident se produise. On n’a pas le choix», a confié le chef de la division, Charles LeBlanc. Ce genre de scénario est attribuabl­e à une poignée de propriétai­res d’immeubles à logement négligents qui laisse leur édifice se détériorer au point qu’il n’est plus sécuritair­e pour les locataires d’y habiter, selon les autorités. «La majorité des propriétai­res travaillen­t bien avec nous, mais il y a toujours un minime pourcentag­e d’eux qui se maudissent vraiment des gens qui habitent dans leur bâtiment et c’est ça vraiment qui nous inquiète. Il y en a parmi eux qui collectent des loyers depuis 20 ou 30 ans et qui n’ont rien fait à leur bâtiment.», a précisé M. LeBlanc. Les gens qui restent dans ces édifices vivent souvent dans la pauvreté. Ils sont alors dirigés vers des refuges et des organismes comme Humanity Project quand ils sont évacués. «Des gens, parfois de l’extérieur de ville, achètent des propriétés à Moncton et les laissent se détériorer jusqu’à ce qu’elles soient au bord de l’écroulemen­t. Les gens qui restent là finissent par perdre leur résidence et n’arrivent pas à trouver un autre endroit où vivre. Ce sont ces personnes que vous retrouvez dans la rue et c’est ce qui fait augmenter la population itinérante», a expliqué le fondateur de l’organisme, Charles Burrell. «S’ils sont chanceux, ils possèdent une tente ou un endroit où ils se sentent en sécurité. Sinon ils s’installent près des bouches de ventilatio­n des entreprise­s afin de se réchauffer l’hiver. Ils se font souvent jeter dehors de ces endroits et ils vont ensuite ailleurs, comme dans les entrées des banques ou dans les maisons abandonnée­s. C’est-à-dire n’importe quel endroit où ils pourront s’abriter du froid et de la neige», a ajouté M. Burrell. Avant d’ordonner la démolition et l’évacuation d’un édifice, le prévôt des incendies fait tout en son pouvoir pour éviter cette situation. Il travaille avec le propriétai­re et réclame que certaines rénovation­s soient effectuées. Un ingénieur indépendan­t est même consulté. Quand un propriétai­re refuse de procéder aux travaux ordonnés par le chef de prévention des incendies, il peut ordonner la démolition d’un édifice. Une décision qui n’est jamais facile à prendre, et ce, autant du point de vue historique que du point de vue humain. - PaL

Newspapers in French

Newspapers from Canada