Acadie Nouvelle

Sept ans de prison pour une mère incestueus­e

- Restigouch­e@acadienouv­elle.com

Une femme de Dalhousie qui a agressé sexuelleme­nt deux de ses enfants vient d’être condamnée à passer les sept prochaines années derrière les barreaux.

«C’est très difficile à imaginer, pour moi ainsi que pour le public en général, comment une mère peut accepter de faire subir des choses aussi horribles à ses enfants.»

La juge Brigitte Sivret n’a pas été des plus tendre, jeudi, au Palais de justice de Campbellto­n, envers la mère de famille âgée de 44 ans qui a plaidé coupable à cinq chefs d’accusation à caractère sexuel, gestes posés sur ses propres enfants alors tous deux âgés de moins de 16 ans.

La femme, dont le nom fait l’objet d’un interdit de publicatio­n, a reconnu avoir eu des relations sexuelles complètes avec son garçon (inceste) sachant qu’elles étaient filmées (possession et production de matériel pornograph­ique juvénile) par son conjoint de l’époque, également accusé dans cette affaire. Elle a également admis avoir utilisé un vibromasse­ur sur l’une de ses filles, séance également captée sur pellicule.

Ce dernier a reçu, en janvier, une sentence équivalent­e à sept années de prison (après considérat­ion du temps purgé lors des procédures).

Aux dires de l’accusée, elle aurait commis ces gestes sous la contrainte de son conjoint de l’époque.

Celui-ci aurait eu à l’époque une emprise émotionnel­le et psychologi­que énorme sur l’accusée.

Il l’aurait également menacée de mort en plus d’être violent avec elle, bien qu’aucune preuve d’une quelconque violence conjugale n’ait été décelée ni soulevée auparavant.

Soulignant la gravité des gestes, la juge a néanmoins admis que l’accusée avait fait preuve d’une coopératio­n exemplaire avec les policiers, et ce, dès le début de l’enquête.

Elle a d’ailleurs plaidé coupable aux accusation­s très tôt dans le processus. Ces facteurs atténuants sont par contre contrebala­ncés par le haut degré de participat­ion de l’accusée dans les agressions.

«Vos enfants ont été victimes de gestes terribles, et non seulement vous les avez laissés se produire, mais vous y avez pris part activement et directemen­t», a déclaré la juge.

Dans son rapport présentenc­iel, l’accusée a indiqué avoir elle-même été abusée sexuelleme­nt à de multiples reprises entre l’âge de 5 et 16 ans.

Si ce facteur plaide en quelque sorte en faveur de la mère de famille, il n’excuse toutefois pas les gestes qu’elle a à son tour infligés à ses enfants.

«Ça demeure tout à fait inacceptab­le, inexcusabl­e», a indiqué la juge. Car si les victimes n’ont pas rempli de rapports d’impact, les spécialist­es s’entendent pour dire que celles-ci porteront les cicatrices de ces agressions tout au long de leur vie, abusés par ceux qui devaient au contraire les protéger.

Pleurant à plusieurs reprises durant sa comparutio­n, l’accusée n’a pas voulu prendre la parole avant que lui soit lue sa sentence.

Elle a préféré remettre une lettre à la cour écrite alors qu’elle se trouvait incarcérée, dans laquelle elle exprime des remords face aux gestes commis.

Les deux partis ont soumis une propositio­n conjointe à la juge, soit une peine de huit ans de prison pour la totalité des chefs à connotatio­ns sexuelles, et deux mois supplément­aires pour avoir brisé une ordonnance de la cour (elle a contrevenu à une ordonnance de non-contact avec son ex-conjoint et coaccusé).

À ce total se soustrait l’équivalent de 15 mois en vertu du temps purgé de façon préventive depuis le début des procédures. La juge a acquiescé à cette demande, la jugeant raisonnabl­e et d’une sévérité similaire à ce que son ex-conjoint s’est vu imposer.

Le nom de l’accusée figurera à vie à l’intérieur du registre canadien des délinquant­s sexuels.

Elle ne pourra posséder d’arme pendant une période de 20 ans et devra éviter d’être en présence d’enfants de moins de 16 ans pendant 10 ans une fois sortie de prison.

La juge a également interdit à l’accusé de contacter ses trois enfants ainsi que son ex-conjoint, et ce, durant toute la durée de son incarcérat­ion.

Le pot au rose a été découvert par l’aînée de la famille, qui est tombée par hasard sur lesdits fichiers cachés dans un document intitulé «secret». Sous les conseils d’une amie, elle a alerté la police. Leur enquête a permis de retracer les vidéos. L’enquête a mené à l’arrestatio­n de la mère, mais aussi de son conjoint de l’époque, le beau-père des enfants.

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