Acadie Nouvelle

Des experts proposent d’échanger la gestion de l’offre contre le bois d’oeuvre

- Alexander Panetta

Des experts du libre marché suggèrent d’offrir aux négociateu­rs américains, lors des prochaines renégociat­ions de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), un commerce plus ouvert pour les produits laitiers, en échange d’un commerce plus prévisible du bois d’oeuvre.

Mettre fin à un certain protection­nisme dans ces industries avantagera­it les consommate­urs des deux pays et stimulerai­t la productivi­té économique, tout en rendant les entreprise­s plus prospères, affirment des chercheurs de l’Institut économique de Montréal dans un rapport publié jeudi.

«Les barrières commercial­es n’ont jamais enrichi qu’un petit nombre au détriment de la vaste majorité, peut-on y lire. Éliminer celles qui subsistent dans les secteurs agricoles sous gestion de l’offre et celui du bois d’oeuvre et s’assurer de ne pas en élever de nouvelles serait profitable tant pour les consommate­urs que pour les producteur­s».

Les législateu­rs américains ont déjà indiqué qu’ils feraient pression sur l’administra­tion Trump pour accroître les échanges commerciau­x des produits laitiers, pendant que le bois d’oeuvre fait face à de nouvelles menaces tarifaires. Or, ces industries partagent des similitude­s. Les deux secteurs sont exclus de l’ALÉNA actuel et emploient plus de 200 000 personnes au Canada.

Cependant, l’industrie du bois d’oeuvre est fortement tributaire des exportatio­ns, contrairem­ent à l’industrie des produits laitiers. Le document propose ainsi d’ouvrir les deux secteurs en démantelan­t le système de gestion de l’offre.

Le rapport avance que le démantèlem­ent du système entraînera­it une baisse des prix au supermarch­é, en plus de rendre l’industrie plus innovatric­e et concurrent­ielle à l’échelle internatio­nale.

Les experts citent en exemple la Nouvelle-Zélande. «Ce pays a pratiqueme­nt triplé sa production depuis qu’il a libéralisé son industrie laitière. En comparaiso­n, la production canadienne de lait n’a pas bougé depuis les années 1960», affirment-ils.

Cependant, le lobby canadien du secteur laitier conteste plusieurs des changement­s proposés, faisant notamment valoir que le système assure une stabilité des prix.

Selon la propositio­n avancée, l’abolition des quotas pour les produits laitiers devrait être conditionn­elle à l’éliminatio­n des subvention­s des produits laitiers américains, bien qu’elles soient moins importante­s que d’autres types de subvention­s agricoles aux États-Unis, comme les céréales.

Le document conclut que les avantages d’un accord sont évidents pour le bois d’oeuvre, soit préserver 24 300 emplois directs et indirects dans le secteur forestier, augmenter les exportatio­ns et éviter une hausse moyenne de 1300$ US du prix d’une maison américaine.

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