INTIMIDATION À L’HÔPITAL DE BATHURST: «NOUS SOMMES ÉBRANLÉS»
Les langues se délient sur la violence verbale et psychologique observée dans d’autres services de l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst. Le Réseau de santé Vitalité entend rétablir un climat de travail sain là où il fait défaut, assurant toutefois que la situation n’est pas épidémique à l’ensemble de l’établissement.
Des employés ont dévoilé en exclusivité à l’Acadie Nouvelle le supposé environnement tyrannique qui prévaudrait dans l’unité des soins prolongés au centre hospitalier.
Ils affirment, anonymement, que leur quotidien est pollué par l’intimidation et le harcèlement que des responsables exercent à leur endroit. D’autres ont ainsi puisé le courage de lever le voile sur leur propre cas, toujours en cachant leur identité par peur de représailles.
Un membre du personnel, affecté à un autre service du même hôpital, déplore les tensions qui y règnent, les mettant sur le compte d’une poignée de fauteurs de troubles.
«Ça fait très longtemps que ces trois à quatre personnes, qui se prennent pour des chefs, font du harcèlement, et pas juste à moi. D’autres collègues ont eu des problèmes avec eux. Ils te descendent des pieds à la tête. Ils font du chantage émotif. Les gestionnaires ont été approchés, mais font la sourde oreille.»
«À l’hôpital de Bathurst, c’est un laisserfaire généralisé. Pourtant, il existe des politiques contre l’intimidation. Nous ne devrions pas être obligés d’endurer des commentaires déplacés et des menaces. Nous sommes là pour travailler et non pour toujours être rabaissés.»
La haute direction du Réseau Vitalité veut aller au fond de toutes ces allégations, dont plusieurs avaient déjà été portées à son attention, et remettre de l’ordre, indiquant que c’est tolérance zéro pour toute forme d’intimidation. Un comité régional sur la prévention de la violence, où siègent des représentants syndicaux, est déjà en action.
«Chaque fois que des situations du genre nous sont rapportées, nous sommes ébranlés. Ce n’est pas acceptable. Un milieu de travail sain est fondamental pour nous et nous sommes prêts à agir avec les syndicats, avec le personnel et notre expertise à l’interne. Cependant, d’après notre connaissance, ce n’est pas la gangrène dans tout l’hôpital ni dans tout le réseau», indique Gilles Lanteigne, le président-directeur général de Vitalité.
La direction se penche toutefois sur des plaintes similaires dans une autre de ses institutions, qu’elle se garde de nommer. Néanmoins, elle se veut rassurante.
«Généralement, nous avons des employés engagés et fiables. Il y a un bon esprit de camaraderie à l’intérieur du réseau et c’est ce que nous voulons promouvoir.»
M. Lanteigne assure que sa porte est grande ouverte et sa ligne de téléphone disponible pour ceux qui ont l’impression que leur supérieur n’agit pas. Il certifie également que ceux qui osent dénoncer les conditions qu’ils vivent ne seront aucunement brimés.
«Si les employés n’ont pas la satisfaction que leurs plaintes ou doléances sont écoutées, qu’ils remontent la structure hiérarchique. Qu’ils m’appellent directement. Je vais les accueillir avec plaisir et respect. Nous n’intimiderons personne parce qu’il dénonce quelque chose. Et ça ne vaut pas que pour les employés, mais aussi pour les patients.»
Le ministre de la Santé Victor Boudreau se fie sur Vitalité pour prendre les mesures correctrices au besoin.
«Je suis au courant de la situation à l’Hôpital régional Chaleur et j’ai confiance que le Réseau de santé Vitalité fera le suivi nécessaire pour éclaircir cette situation et assurer le bienêtre de ses employés et ses patients.»
Le réseau compte 7400 employés.