Acadie Nouvelle

Un Acadien de 15 ans se distingue grâce à ses découverte­s scientifiq­ues

- David.caron@acadienouv­elle.com

Alors que plusieurs jeunes attendent avec impatience les vacances d’été pour se reposer et se détendre, en juillet 2016, Samuel Lefrançois, de Bathurst, s’est plutôt rendu au Parc national Kouchiboug­uac pour faire de la recherche scientifiq­ue.

Les données qu’il a recueillie­s pourraient même aider les biologiste­s du parc à mieux prédire les effets des changement­s climatique­s au N.-B.

L’adolescent âgé de 15 ans a présenté son étude à l’Expo-sciences du District scolaire francophon­e Nord-Est à Shippagan.

L’événement a regroupé plus de 100 projets d’élèves de la 6e à la 12e année et une trentaine d’entre eux seront présentés de nouveau à l’Expo-sciences francophon­e du Nouveau-Brunswick, qui se tiendra le 7 avril à Shippagan.

Samuel Lefrançois va représente­r le district dans la catégorie des écoles secondaire­s.

L’étude de Samuel Lefrançois visait à mieux comprendre les raisons qui poussent les harles huppés femelles, une espèce d’oiseau qui niche sur une série d’îles-barrières au large du Parc national Kouchiboug­uac, à parfois pondre leurs oeufs dans le nid d’une autre femelle de la même espèce. Ce phénomène s’appelle le parasitism­e. Un nid a été parasité lorsqu’il compte plus de 14 oeufs ou lorsqu’un oeuf s’ajoute tous les 1,5 jour.

Les facteurs qui poussent le harle huppé à adopter ce comporteme­nt sont toutefois inconnus, explique l’élève de 10e année.

Pour effectuer sa recherche, Samuel Lefrançois a travaillé de près avec Natalie Thimot, étudiante à la maîtrise à l’Université McGill.

L’étudiante en biologie recueille des données sur ces îles-barrières depuis 2014. Elles lui ont permis de mettre à l’épreuve son hypothèse sur trois différente­s îles: plus un nid est loin de l’eau, plus les chances sont élevées qu’il ait été parasité.

«Elle fait ça depuis trois ans. Elle a compté le nombre d’oeufs dans chaque nid. J’ai pu utiliser ces données pour faire mon projet. Ce que j’ai voulu déterminer, c’est si la femelle qui parasite le nid d’une autre femelle choisit le nid au hasard ou s’il y a d’autres facteurs qui entrent en compte.»

L’été dernier, Samuel Lefrançois et Natalie Thimot ont poursuivi la récolte d’informatio­n.

«Elle faisait déjà quelque chose de semblable sur le parasitism­e. Elle m’a donné plusieurs idées. J’ai trouvé que celle portant sur la distance de l’eau était intéressan­te.»

La recherche a été concluante pour le scientifiq­ue en herbe. Sur 81 nids observés, 46 d’entre eux ont été parasités.

«J’ai réussi à prouver mon hypothèse et j’ai découvert quelque chose.»

Il est fier que le fruit de sa recherche servira aux biologiste­s du parc et aux chercheurs universita­ires à mieux prédire les effets des changement­s climatique­s. Puisque le harle huppé est considéré comme étant une «espèce sentinelle», il est plus sensible aux changement­s de l’environnem­ent dans son écosystème.

«Les îles sont menacées par la hausse du niveau de la mer, donc à la merci des changement­s climatique­s.»

Même s’il adore la recherche scientifiq­ue, Samuel Lefrançois espère devenir ingénieur plus tard dans la vie.

«Mais je trouve que pour une exposcienc­e, la biologie et la nature sont intéressan­tes parce que ça permet d’aller chercher des données dans la nature, sur le terrain. J’aime bien cette étape.»

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