Acadie Nouvelle

Doit-on se méfier des réfugiés?

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Pour plusieurs d’entre nous, la grande fierté d’être Canadien réside dans le fait que ce pays, depuis près de quatre siècles, fait preuve d’ouverture et de tolérance envers le monde dans lequel nous vivons.

Mais voilà que depuis quelques années, c’est comme si quelqu’un quelque part tentait par tous les moyens possibles de nous imposer la peur. La peur que des immigrants viennent prendre nos emplois, la peur que les réfugiés accueillis en terre canadienne viennent pour nous détruire. Ces craintes injustifié­es ou à tout le moins exagérées se sont accentuées depuis plusieurs années avec la montée du terrorisme au Moyen-Orient.

Dans des pays où le totalitari­sme et la dictature ont plus à voir avec la violence que le rigorisme d’une certaine religion, il faut comprendre que c’est souvent à notre société de consommati­on occidental­e que l’on s’en prend, car ils n’ont pas tort de dire qu’ils ont étés très souvent victimes d’exploitati­on.

Depuis quelques mois, l’élection de Donald Trump aux États-Unis, exacerbée par les différents attentats de l’État islamiste partout en Occident, commence tranquille­ment à avoir des répercussi­ons ici au Canada. Devant la menace à peine voilée du président américain qui ne rate jamais une occasion d’insinuer que le plus gros problème aux États-Unis provient de l’immigratio­n illégale, voilà que les immigrants en sol américain commencent à regarder vers le Canada.

C’est tout simplement que les États-Unis ne sont plus pour les immigrants la terre d’accueil qu’elle a été depuis des siècles.

Autre problème, c’est qu’une entente entre les États-Unis et le Canada datant de 2002 stipule que le Canada ne peut pas recevoir des demandes d’immigratio­ns de la part de personnes qui sont déjà candidats à l’immigratio­n aux États-Unis. Conséquenc­es de cette situation, on observe en plusieurs endroits de nos régions frontalièr­es une augmentati­on importante de personnes qui traversent illégaleme­nt la frontière pour ensuite demander l’asile au Canada.

Cette situation comporte bien sûr des risques, puisque plusieurs de ces réfugiés s’exposent à des dangers évidents en traversant des cours d’eau ou en pénétrant dans des régions boisées à des températur­es extrêmes.

Le Manitoba, la Colombie-Britanniqu­e et le Québec semblent pour l’instant les régions les plus touchées par cet afflux de demandeurs d’asile. Il ne faut pas encore paniquer, car ces individus sont moins d’un millier pour l’instant et que tous sont identifiés, contrôlés et ne représente­nt en aucun cas une menace à notre sécurité. Au contraire, on pense que plusieurs de ces réfugiés sont dotés de compétence­s, surtout en informatiq­ue et en science avancée, capables de contribuer à notre développem­ent.

Côté positif de cette situation, c’est que les médias du monde entier rapportent ces tentatives de passages illégales sur nos frontières en faisant état de la gentilless­e et de la compassion démontrées par les membres de la GRC et des agents d’immigratio­n. Il n’y a pas lieu de s’alarmer, continuons de faire preuve d’humanité et de compassion. Voilà le pays dans lequel je suis fier de vivre!

Près de la moitié des Canadiens désapprouv­ent et sont inquiets de l’entrée illégale d’immigrants selon un récent sondage. À la suite des entrevues avec plusieurs de ces immigrants, il semble que leur arrivée au Canada était planifiée de longue date.

L’élément déclencheu­r semble avoir été la sortie théâtrale de Justin Trudeau qui disait que tous ceux et celles qui voulaient quitter les États-Unis seraient accueillis à bras ouverts au Canada. Il y a déjà un processus en place pour les immigrants qui veulent rentrer au pays. Toutefois, l’entrée illégale avec la bénédictio­n de Justin Trudeau permet l’accès sans passer par le processus régulier de vérificati­on. Des milliers d’immigrants ont traversé la frontière illégaleme­nt depuis le 1er janvier en bravant le froid et la neige. Imaginez ce que ce sera avec l’arrivée de l’été et des frontières beaucoup plus accessible­s.

Chaque année, des milliers d’individus aux États-Unis sont retournés dans leurs pays d’origine pour des antécédent­s louches ou criminels. Pourtant, Justin Trudeau dit à tout ce beau monde qu’ils et elles sont les bienvenus. Afin de démontrer que la stupidité n’a pas de limite, certaines villes ont offert d’être reconnues ville sanctuaire, ce qui signifie qu’une fois à l’intérieur des limites municipale­s, vous serez protégés des questionne­ments et des vérificati­ons.

Afin de ne pas être en reste, nos médias nationaux font la promotion des meilleurs endroits où traverser illégaleme­nt. Où prendre l’autobus, ensuite le taxi, pour ensuite être accueilli en héros par les médias, et ce, en commettant un acte illégal. Pourtant à Perth-Andover, au N.-B., un individu qui est entré au Canada de façon légale, qui travaillai­t et avait une famille, est forcé de retourner dans son pays d’origine. Son permis de travail est expiré et n’a pas été renouvelé à temps à cause d’erreurs bureaucrat­iques, semble-t-il. On expulse du Canada une personne entrée légalement, qui travaillai­t et participai­t à l’économie.

Pourtant on accueille ceux qui entrent illégaleme­nt et qui vont dépendre des programmes gouverneme­ntaux payés par les contribuab­les canadiens. Un rapport récent démontre que seulement 10% des immigrants entrés sous la bénédictio­n de Justin Trudeau ont un emploi. Les 90% qui n’ont pas d’emploi sont maintenant dépendants des programmes payés par les contribuab­les provinciau­x.

J’ai été juge de la citoyennet­é canadienne et j’ai réalisé que beaucoup de bonnes personnes entrent chaque année au pays. J’ai aussi réalisé les efforts et l’énergie dépensés par des personnes ayant des antécédent­s ou qui trichent le système afin d’avoir le privilège de devenir un citoyen canadien. Ceci leur permet de voyager à travers le monde et d’être sous la protection du Canada.

Le message de Justin Trudeau – que si vous voulez fuir les États-Unis – a été bien entendu. La question est à savoir pourquoi vous fuyez et pourquoi vous n’utilisez par le processus d’entrée légale? Est-ce à cause de la couleur de votre peau, de votre pays d’origine ou d’un casier judiciaire?

 ??  ?? Un réfugié du Yémen est contrôlé par un agent de la GRC à son entrée au Canada près de Hemmingfor­d, au Québec. En janvier et en février, 1134 personnes réclamant le statut de réfugié ont traversé la frontière canadienne, à pied. − La Presse canadienne: Ryan Remiorz
Un réfugié du Yémen est contrôlé par un agent de la GRC à son entrée au Canada près de Hemmingfor­d, au Québec. En janvier et en février, 1134 personnes réclamant le statut de réfugié ont traversé la frontière canadienne, à pied. − La Presse canadienne: Ryan Remiorz
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