Communiquer avec une personne «difficile»
Face à un problème, il est épuisant de tenter de communiquer avec une personne qui se montre difficile!
Qu’il s’agisse d’une discussion tendue avec ma collègue, mon conjoint, mon étudiante, ma mère, ma cliente ou mon fils, il m’arrive de rencontrer bien de la résistance.
Et si c’est à moi que revient la tâche de rendre le dialogue plus mesuré, plus conciliant? Et si je détiens le pouvoir de transformer nos conversations en adaptant ma façon d’écouter et d’aborder l’autre? Je suis tout ouïe!
COMMUNICATION ORIENTÉE VERS LES SOLUTIONS
Je vous présente aujourd’hui la communication orientée vers les solutions telle que traitée par Fletcher Peacock, auteur et «professeur de bonheur». Dans le cadre de cette approche, je m’efforce de ressortir le positif chez l’autre, de miser sur ses forces et ses ressources, et ce, même lors de discussions pesantes.
Pour ce faire, je dois apprendre à entrer dans l’univers de l’autre. Je dois aussi comprendre que l’autre personne n’est pas plus «difficile» que moi du tout. Puis, j’ai à assimiler que je ne détiens pas la vérité, qu’il existe d’autres vérités. Il y a donc de nombreuses solutions possibles. (Quoi?! Il y a d’autres vérités?!)
Si j’y arrive, je pourrai dynamiser la solution au lieu de me concentrer sur le problème. Partant de ce fait, le problème peut même être perçu comme une occasion.
Quelques-unes de mes façons médiocres de communiquer, où je ressors le problème, me viennent à l’esprit, dont: 1. «Il résiste à tout ce que je dis. Nous n’arriverons jamais à un compromis.» 2. «Tu ne ranges jamais tes choses de toute
façon. C’est une cause désespérée!» 3. «Je suis certaine que ma collègue n’acceptera pas le changement d’horaire. Elle est vraiment inflexible.» Appliquer l’approche de communication orientée vers les solutions (qui, selon moi, se rapproche d’un art) donne lieu à des énoncés remaniés qui dynamisent la solution: 1. «Je me souviens que, une fois, il avait proposé une entente convenable. Je vais lui demander s’il a d’autres idées semblables.» 2. «Lundi, tu avais rangé ton sac à dos après l’école, sans rappel. Génial. Comment avais-tu réussi à y penser?» 3. «À bien y penser, elle est flexible lorsqu’il s’agit de nos réunions d’équipe. Je vais lui dire que j’apprécie cette flexibilité. Il se peut qu’elle consente à ce changement d’horaire après tout.»
COOPÉRATION
Peacock nous propose une véritable philosophie de coopération. Il nous encourage à «arroser les fleurs» en communication et non «les mauvaises herbes».
Il explique que lorsque nous nous concentrons sur l’impuissance que présente l’autre personne, nous amplifions celle-ci. Nous arrosons alors les mauvaises herbes. Par contre, si nous nous concentrons sur les bons coups de l’autre, nous amplifions l’importance de ceux-ci. Bien entendu, dans le contexte d’un échange pénible, il faut se mettre en quête d’un de ces bons coups, mais il est important de parvenir à identifier cette exception. Nous misons alors sur cette exception et cela donne de l’espoir. Nous arrosons donc les fleurs puis elles s’épanouissent.
Ce mode de communication mène à la coopération. La résistance, que l’on perçoit chez l’autre, se dissipe. Dans cet esprit, la communication devient efficace et mutuellement satisfaisante. Peacock écrit: «Si le communicateur voit la résistance de l’autre personne, il ne peut pas voir ses efforts de coopération. Si, en revanche, il voit sa façon unique de coopérer, il ne peut pas voir la résistance.»¹ Communiquons un esprit de coopération!
J’invite respectueusement vos partages et questions.
¹Peacock, F. (2007). Arrosez les fleurs, pas les mauvaises herbes. Montréal: Les Éditions de l’Homme, p.125.
Défi de la semaine
Identifiez une personne dans votre vie avec laquelle les résolutions sont difficiles à atteindre. Lors de vos prochains échanges, arrosez les fleurs. Lâchez les mauvaises herbes! Observez les petits changements. Il vous sera probablement de plus en plus agréable – tranquillement bien sûr – d’échanger avec cette personne.