AU COEUR DE L’ACTION
Le parasport a changé la vie de Renelle et d’Alyssa Belliveau de Grande-Digue. Le réalisateur André Roy raconte leur histoire au moyen d’une technologie révolutionnaire: la réalité virtuelle.
Limitées dans leurs activités depuis la naissance en raison de la dystrophie musculaire, les deux soeurs se sont libérées grâce au parasport.
Refusant que Renelle et Alyssa soient mises à l’écart lors des cours d’éducation physique, Rhéal Hébert a remué ciel et terre pour développer des sports adaptés à l’école de Grande-Digue.
L’enseignant a mobilisé la communauté et a réussi à amasser 62 000$ pour l’achat de fauteuils multisports, de luges et de vélos adaptés pour les jeunes avec un handicap. Les équipements profitent aujourd’hui aux écoles de Grande-Digue, de Cap-Pelé et de NotreDame.
Les deux soeurs ont ainsi pu s’initier aux parasports avec leurs amis. «C’étaient deux filles gênées, elles se sentaient différentes. En l’espace de deux ans, la différence a été énorme sur le niveau de leur confiance», raconte Rhéal Hébert.
Aujourd’hui, Renelle est passionnée de paratennis et Alyssa participe à des compétitions nationales de handi-voile.
«C’est le fun que tout le monde puisse essayer les chaises et que je puisse partager ça avec mes amis. Ça leur a fait réaliser comment il a fallu que je m’adapte», confie Renelle Belliveau.
Leur aventure a touché le réalisateur de Dieppe André Roy, qui leur consacre un court-métrage bien particulier. Intitulé La
troisième roue, il s’agit du premier documentaire en réalité virtuelle produit par l’Office national du film du Canada (ONF).
Son équipe était de passage mardi à l’école de Grande-Digue pour le tournage d’une partie de basketball en fauteuil roulant. Fixée à l’arrière de la chaise de Renelle, une caméra munie de huit lentilles permet de filmer à 360 degrés pour simuler la présence physique du spectateur dans l’environnement.
La différence avec un documentaire classique est énorme puisque le spectateur se retrouve au coeur de l’action grâce au casque de réalité virtuelle. Il n’est plus passif: il peut désormais se retourner dans tous les sens, regarder devant, derrière, sur les côtés.
«J’aimerais que le public comprenne le point de vue d’une personne en fauteuil roulant et comment ça peut être difficile parfois», souligne Renelle.
C’est exactement l’impression que souhaite créer André Roy en proposant une expérience d’immersion sensorielle.
«Je voulais que les gens ressentent ce que Renelle vit tous les jours, qu’on s’attache à ces deux filles qui sont tout à fait extraordinaires, lance-t-il. On va avoir beaucoup d’empathie pour elles et pour leurs amis qui sont toujours derrière elles.»
«On essaie d’amener les gens dans le fauteuil roulant. On veut créer une expérience qui touche plus parce que tu as vraiment la sensation physique d’être là», renchérit Jac Gautreau, producteur de l’ONF.
Le documentaire de cinq minutes pourra être visionné ou téléchargé sur le site de l’ONF vers la fin mai. L’utilisateur pourra regarder le film sur l’ordinateur avec la possibilité de déplacer l’angle de vue grâce au curseur.
Il pourra aussi s’immerger complètement grâce des casques de réalité virtuelle comme l’HTC Vive ou l’Oculus Rift, ou même le Google Cardboard, un masque de réalité virtuelle fonctionnant à l’aide d’un téléphone intelligent.