LE GÉNÉRAL VANCE PROMET DE RÉGLER LES PROBLÈMES DU COLLÈGE MILITAIRE
Un examen du Collège militaire royal du Canada a permis de faire la lumière sur une série de problèmes au prestigieux établissement de Kingston, en Ontario, ce qui a poussé nul autre que le soldat le plus haut gradé du pays à promettre des changements imm
Parmi les gestes que prévoit faire le général Jonathan Vance, chef d'état-major de la Défense, on note son intention de placer le collège vieux de 140 ans directement sous son commandement, en plus de mettre fin à toute pratique ou activité ajoutant un stress non nécessaire, et parfois même dangereux, sur les cadets.
En entrevue avec La Presse canadienne, le général Vance a assuré qu'il allait effectuer des changements et que ceux-ci étaient nécessaires «pour s'assurer que nous avons un environnement d'apprentissage des plus positifs et le meilleur environnement de production possible pour les officiers subalternes dans les forces armées».
Jonathan Vance avait demandé un examen du collège en novembre, après que des inquiétudes eurent été soulevées au sujet des suicides présumés de trois cadets et d'allégations d'inconduite sexuelle à l'école, qui forme de futurs officiers de l'armée.
Une équipe de huit membres, incluant des officiers actuels et d'autres ayant quitté l'armée, s'est penchée sur tous les aspects du collège, allant de son climat à sa culture, en passant par le personnel et son infrastructure.
L'équipe n'a pas enquêté sur les cas des trois cadets morts soudainement entre avril et août de l'an dernier. Ces incidents sont plutôt inclus dans une commission d'enquête qui doit se terminer dans les prochaines semaines.
Elle a cependant mis un accent important sur l'évaluation de l'état de santé mentale des quelque 1000 élèves du collège en étudiant leur niveau de stress et le soutien qui leur était offert, en plus d'examiner leur moral en général.
PAS D'INCONDUITE SEXUELLE GÉNÉRALISÉE
Le rapport final de 227 pages de l'équipe indique que les membres n'ont relevé aucune preuve d'inconduite sexuelle généralisée, un problème que l'ancienne juge à la retraite de la Cour suprême Marie Deschamps avait identifié dans un rapport qui touchait l'armée en général, en 2015.
Plusieurs cadettes ont ainsi indiqué qu'elles se sentaient en sécurité jour et nuit au collège, et les plus de 400 entrevues menées avec des élèves, le personnel et d'autres personnes liées au collège n'ont révélé qu'un seul incident qui n'avait pas encore été rapporté.
Le rapport dresse cependant le portrait d'un établissement ayant souffert d'années de négligence, ajoutant que les compressions budgétaires imposées par la Défense nationale avaient frappé durement les services d'aide, et que des parties du collège étaient littéralement en train de s'effondrer en raison d'un manque d'entretien.
L'équipe a également découvert des tensions «importantes» entre les professeurs civils du collège et le personnel militaire, de même que des inquiétudes au sujet de la qualité du personnel militaire choisi pour travailler dans l'établissement.
On a de plus noté une croissance constante des demandes faites aux cadets eux-mêmes, qui s'ajoutent aux exigences déjà existantes comme celles de se tenir en forme, d'apprendre une deuxième langue et de suivre une formation en leadership, tout en obtenant un baccalauréat.
La situation s'est détériorée à la suite de récents changements conçus pour encourager les cadets à se dépasser, mais qui ont plutôt créé deux classes d'élèves: ceux qui arrivent à répondre aux demandes rigoureuses et ceux qui n'y arrivent pas, mais qui peuvent tout de même être diplômés comme officiers.
Le résultat, selon l'équipe d'examen, est que certains élèves qui n'arrivaient pas à suivre étaient rejetés ou punis, tandis que d'autres se demandaient pourquoi ils devaient travailler si fort s'ils allaient recevoir leur diplôme de toute façon.