Acadie Nouvelle

Canadien: la vision du jeu de Markov épate

- Michel

«Un deuxième match de suite!», n’a pu s’empêcher de s’exclamer Andrei Markov en voyant se masser les journalist­es autour de son casier mardi soir. Mais quand vous associez votre nom à celui de l’un des membres du fameux «Big Three», les représenta­nts des médias iront invariable­ment rejoindre l’auteur de pareil exploit.

Trois jours après une performanc­e de trois points samedi soir contre les Sénateurs d’Ottawa, Markov a de nouveau attiré l’attention en inscrivant le 572e point de sa carrière sur le but d’Artturi Lehkonen dans la victoire de 4 à 1 contre les Stars de Dallas.

Du coup, il a rejoint l’illustre Guy Lapointe au deuxième rang parmi tous les défenseurs qui ont revêtu, un jour, l’uniforme bleublanc-rouge du Canadien de Montréal.

Lorsque l’annonceur-maison Michel Lacroix a confirmé l’exploit, la foule s’est levée en bloc pour lui servir une chaleureus­e ovation.

«C’était fantastiqu­e, a admis Markov. J’ai toujours su que nous avions les meilleurs partisans du monde. J’ai apprécié ce moment. C’est un grand honneur de s’approcher de tels joueurs, a-t-il ajouté en faisant allusion à Lapointe.

«Je suis fier d’être arrivé à ce point. J’ai travaillé fort, mais plus important encore, c’est l’équipe. Nous avons connu un début de match difficile, mais par la suite, nous avons beaucoup mieux joué.»

On peut être épaté par un phénomène sans le comprendre. C’est le cas de Nathan Beaulieu et de Jeff Petry lorsque vient le temps de parler de la vision du jeu de leur coéquipier Andrei Markov.

Tour à tour, Beaulieu, Petry et même l’entraîneur-chef Claude Julien ont fait allusion à un don inné lorsqu’ils ont été invités à décrire ce que Markov voit lorsqu’il saute sur la glace.

«Non, je ne peux pas l’expliquer, a lancé Beaulieu en réponse à cette question. Nous sommes plusieurs dans ce vestiaire à ne pas arriver à comprendre! Son talent de passeur est un don de Dieu.»

De son côté, Petry a fait une analogie entre Markov et un quart-arrière qui se sert de son regard pour déjouer la défensive adverse. Et s’il est possible d’apprivoise­r certaines qualités de Markov, renchérit-il, il est plus difficile de maîtriser la vision du jeu qu’il possède.

«Je ne sais pas s’il y a une façon de l’expliquer en détail, mais il voit le jeu tellement bien. Je dis toujours qu’il regarde vers un joueur pour forcer l’adversaire à aller vers lui, mais il sait qu’un coéquipier se trouve de l’autre côté. Avec un simple geste de ses mains, il effectuera une passe dans cette direction. Il est déroutant dans sa façon de manier la rondelle et de regarder le jeu. Il sait quelles sont ses options.»

Ce que Beaulieu sait, par contre, c’est que son vétéran coéquipier est un modèle à suivre à cause de son éthique de travail.

«C’est un homme très tranquille, qui ne parle pas beaucoup, mais qui passe tout son temps dans le gymmase. Il n’y a aucun secret à la recette de ses succès; c’est le travail acharné et le talent.»

Julien, qui dirige Markov pour la deuxième fois après avoir aussi eu à contrer ses efforts, parle d’un cadeau spécial. «On dit souvent que des choses sont naturelles, comme le talent d’un joueur avec la rondelle. Certains l’ont et d’autres, moins. Dans le cas de Markov, c’est sa vision du jeu qui est extraordin­aire. Il a toujours bien vu le jeu devant lui et a pris de bonnes décisions tout au cours de sa carrière. C’est un cadeau qui lui a été donné et c’est l’une de ses plus grandes qualités. Ça ne s’explique peut-être pas.»

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