«Bienvenue chez Tim Hortons, peut-on vous assimiler?»
Un nouveau Café Tim Hortons a ouvert ses portes récemment, à Saint-Louisde-Kent, cette fois, à la jonction des bretelles d’accès à la route 11, bien visible et facilement accessible aux voyageurs qui empruntent cette voie dans l’une ou l’autre direction. La semaine dernière, mon épouse et moi y avons fait une première visite. Nous avons trouvé la nourriture bonne et le personnel, amical et efficace. Une fois ma faim rassasiée, la curiosité m’a amené à promener un regard tout autour. Quelle ne fut pas ma consternation de constater que les affiches ornant les murs, au nombre d’une douzaine, étaient toutes rédigées en anglais, incluant le grand panneau haut en couleur et illuminé qui affiche les menus. Un écran vidéo diffusait dans cette même langue sa publicité en boucle. Aucun français écrit à n’y voir nulle part. J’aurais pu m’attendre à une telle scène dans certaines villes anglophones de la province, mais pas à Saint-Louis, le berceau du drapeau acadien. Je me suis dit que Mgr Marcel-François Richard devait souffrir l’enfer, dans sa résidence au Paradis, étant témoin de cette aberration. J’ai téléphoné à la gérante du café, une anglophone, qui m’a immédiatement confié à une employée francophone. Je ne voyais pas l’utilité d’expliquer à celle-ci mes doléances, mais je lui ai quand même posé la question à savoir si la situation décriée, qu’elle n’avait pas remarquée, n’était que temporaire en attente des affiches en langue française. J’ai pu entendre, en trame de fond, l’échange entre les deux. On me conseillait de m’informer auprès du gérant de district, à Moncton, dont on m’a fourni le numéro de téléphone. Nulle surprise là. La réceptionniste ne parlait pas le français et, à son dire, aucune personne présente n’en avait la compétence non plus. Cela augure mal pour l’avenir culturel de notre café. Je parie, cependant, que l’affluence des clients ne s’en trouvera pas sensiblement affectée pour autant.