Acadie Nouvelle

Chrystia Freeland se dit prête à rencontrer les Russes

- Mélanie Marquis La Presse canadienne

Persona non grata en Russie, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, pourrait profiter d'un passage en Alaska pour rencontrer en tête-à-tête son homologue russe, Sergueï Lavrov.

La diplomate en chef du Canada, qui est inscrite sur la liste noire du Kremlin, a affirmé vendredi qu'un entretien pourrait se retrouver à son agenda en marge du prochain sommet du Conseil de l'Arctique, qui se tiendra en mai à Juneau, en Alaska.

«Je serais absolument prête à avoir une rencontre bilatérale avec Sergueï Lavrov (...) si nos deux horaires le permettent», a signalé Mme Freeland en conférence téléphoniq­ue depuis Bruxelles, où elle a participé à la rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN.

«Je crois que Sergueï Lavrov y sera, et ce sera une bonne occasion pour tous les pays de l'Arctique, incluant le Canada, de parler de nos intérêts communs dans la région de l'Arctique», a-t-elle fait valoir.

L'élue de descendanc­e ukrainienn­e est interdite de séjour en Russie depuis que son nom a été inscrit sur une liste de Canadiens bannis en guise de représaill­es pour les sanctions imposées par le gouverneme­nt canadien après l'annexion illégale de la Crimée par la Russie, en mars 2014.

Depuis l'arrivée de Chrystia Freeland à la tête de la diplomatie canadienne en remplaceme­nt de Stéphane Dion, en janvier dernier, cette situation pour le moins particuliè­re a maintes fois été soulevée.

La ministre, qui s'était dite «honorée» de se retrouver sur «la liste de sanctions de (Vladimir) Poutine», a réitéré vendredi qu'elle pouvait très bien profiter de forums internatio­naux comme celui qui se prépare en Alaska pour parler avec les Russes.

«Comme je l'ai déjà dit, j'ai parlé à Vladimir Poutine en novembre au sommet de l'APEC à Lima, au Pérou, et au sommet des ministres des Affaires étrangères du G20, à Bonn, j'ai discuté avec Sergueï Lavrov», a-t-elle relaté à l'autre bout du fil.

La nomination de Chrystia Freeland au portefeuil­le des Affaires étrangères n'a pas exactement réjoui Moscou.

Des sites prorusses ont semblé vouloir ternir sa réputation en publiant des articles sur son grand-père. Ce dernier, comme l'a confirmé en mars dernier le quotidien The Globe and Mail, a travaillé pour un journal nazi qui démonisait les juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Lorsqu'on lui a demandé si le régime Poutine s'adonnait à une campagne de salissage à son endroit, elle a répondu que les Canadiens, comme les citoyens d'autres pays occidentau­x, devraient se tenir prêts à des efforts de déstabilis­ation démocratiq­ue en provenance du Kremlin.

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La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, à Bruxelles, vendredi. - Associated Press: Virgina Mayo

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