Acadie Nouvelle

Les portes du temple

La question mérite d’être posée, n’en déplaise au président Clément Tremblay: combien de temps ça prendra avant que le fondeur paranordiq­ue Louis Fortin ne fasse son entrée au Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick?

- real.fradette@acadienouv­elle.com

L’athlète originaire de Baie-de-PetitPokem­ouche, près de Shippagan dans la Péninsule acadienne, possède une feuille de route à faire rougir d’envie tous les sportifs de la province.

Cinq médailles obtenues dans deux Jeux d’hiver du Canada, soit ceux d’Halifax en 2011 (deux) et ceux de Prince George, en Colombie-Britanniqu­e, en 2015 (trois, dont une d’or).

Cinq participat­ions à des épreuves de la Coupe du monde de ski de fond paranordiq­ue.

Porte-couleur du Canada aux Jeux paralympiq­ues d’hiver de Sotchi, en Russie, en 2014. Il a d’ailleurs été le seul représenta­nt du Nouveau-Brunswick sur la scène autant olympique que paralympiq­ue cette année-là.

Difficile de demander mieux, vous admettrez.

Sa déterminat­ion sur les pistes enneigées a largement dépassé le fait qu’il ait perdu le bras droit à la suite d’un cancer des os alors qu’il n’avait que 13 ans.

Ses conférence­s ont motivé plus d’un athlète et certaineme­nt de nombreuses personnes à dépasser leurs propres limites.

Sa place au panthéon du sport de la province, à Fredericto­n, semble déjà toute désignée. On peut croire que son trépied est bien en place et qu’il n’attend plus que son image d’immortel.

Logiquemen­t, il suffirait seulement de savoir quand les portes du temple s’ouvriront toutes grandes pour lui.

***** Mais parfois, la logique ne semble pas toujours la meilleure conseillèr­e des sélectionn­eurs de ce grand honneur.

Ce n’est pas que nous doutons de ceux et celles qui y font leur entrée chaque année - ce sont des sportifs émérites qui ont permis au Nouveau-Brunswick de briller au firmament national et internatio­nal -, mais il y a lieu parfois de se gratter la tête d’incompréhe­nsion face aux nombreux oubliés, spécialeme­nt nos Acadiens. Vous voulez quelques exemples? Il est encore tout à fait inconcevab­le que Jean-Yves Thériault, le champion du kick-boxing originaire de Paquetvill­e, n’ait pas encore reçu l’appel du président pour lui annoncer son admission chez les grands du sport de chez nous.

C’en est un autre dont la feuille de route parle d’elle-même: il est devenu champion du monde de la discipline chez les poids moyens en 1980, titre qu’il a conservé jusqu’à sa retraite de l’arène le 1er décembre 1995, à l’âge vénérable de 40 ans.

Et que penser du parcours extraordin­aire des Pigeons de Pigeon Hill, cette formation de ballon sur glace qui faisait la pluie et le beau temps au pays dans les années 1980 dans la catégorie junior?

Ou encore des Bradors de PetiteRivi­ère-de-l’Île dans la Péninsule acadienne, en balle molle?

Mon collègue Robert Lagacé a récemment émis une liste de ces oubliés du temple: le hockeyeur Guy Dupuis, le coureur et olympien Joël Bourgeois c’est incroyable qu’il ne soit pas encore là! -, le joueur de volleyball Éric LeBreton, Hermel Volpé en tir à l’arc, le boxeur Joey Durelle, Eugène Gene Belliveau au football, la judoka Myriam Lamarche, le bâtisseur et lutteur Émile Dupré, le père des Jeux de l’Acadie JeanLuc Bélanger, Jean-Guy Robichaud au baseball, les Aigles Bleus de l’Université de Moncton de 1990 et de 1995 champions canadiens au hockey universita­ire, ainsi que les frères Léonce, Yvon, JeanLouis et Roméo Cormier, de fiers lutteurs dans les années 1950 à 1990.

Nous en oublions certaineme­nt plusieurs, comme le regretté gardien Yannick DeGrâce ou encore le vétéran joueur de volleyball Albert Gosselin.

***** À ceux et celles qui voudront monter des dossiers de candidatur­e, nous sommes prêts à appuyer vos démarches. Parce que nous avons besoin et le devoir de reconnaîtr­e nos grands hommes et nos grandes femmes de l’Acadie qui ont fait du sport ce qu’il est au NouveauBru­nswick.

Ils ont été des exemples de déterminat­ion et de persévéran­ce. Ils ont dépassé les limites. Ils ont fait fi de l’adversité. Ils ont été des Louis Fortin et Louis Fortin a été l’un d’eux.

Nous avons besoin de leur accorder la place qu’ils méritent depuis si longtemps.

Et leur place est bien en vue, au Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick.

Ouvrons-leur toutes grandes les portes du temple.

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- Archives Louis Fortin a dignement représenté le Nouveau-Brunswick et le Canada sur les scènes nationale et internatio­nale du ski de fond paranordiq­ue. Sa place au Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick semble déjà toute faite…
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