Une toile de Norman Rockwell authentifiée... grâce à un défaut
Les membres d’une famille qui avaient perdu une oeuvre de Norman Rockwell après un vol il y a plus de 40 ans, ont pu en reprendre possession, vendredi, et ils l’ont l’authentifiée à l’aide de l’enfonçure de la taille d’une queue de billard qui traverse la toile.
La toile, appelée Lazybones ou Taking a Break, date de 1919 et vaut aujourd’hui pas moins de 1 million $US. Elle a été retournée à la famille Grant par la police fédérale, vendredi, à Philadelphie.
L’oeuvre avait été dérobée lors du cambriolage de la résidence familiale, au New Jersey, en 1976.
La famille Grant avait pris possession de la toile au terme d’une histoire particulière.
Robert Grant l’avait obtenue en 1954, après l’avoir lui-même abîmée lors d’une partie de billard chez un ami. Dans une logique de «tu le casses, tu le paies», il avait déboursé un maigre 50 $US pour l’huile sur canevas.
Elle dépeint un jeune garçon assoupi, sa houe entre les jambes, aux côtés de son chien lui aussi endormi.
La toile se trouvait depuis chez un antiquaire, qui était convaincu qu’il s’agissait d’un faux. Incapable de la vendre, il l’avait suspendue dans sa cuisine, rapporte le FBI, précisant que l’individu n’était pas soupçonné d’avoir cambriolé les Grant.
À la suite du vol, la compagnie d’assurances Chubb leur avait versé 15 000 $US. Ce paiement avait fait de l’assureur le propriétaire de la toile.
Chubb a toutefois décidé de la rendre à la famille en échange de cette même somme. La compagnie affirme de surcroît qu’elle fera don des 15 000 $US au musée Norman Rockwell, dans le Massachusetts. - AP