Acadie Nouvelle

CEINTURE NOIRE 3e DAN À 60 ANS!

L’adepte âgée de 60 ans est devenue la première femme ceinture noire troisième dan kyokushin-kan au Canada

- stephane.paquette@acadienouv­elle.com @stephanpaq­uette

Quand elle s’est présentée au gymnase le 6 mars, les parents présents devaient se dire que cette jolie femme âgée de 60 ans était venue encourager un de ses enfants ou de ses petits-enfants à passer leur ceinture. Mais lorsque Irène Doiron a commencé à casser des planches et des briques, tout ce beau monde devait se demander d’où pouvait bien sortir ce phénomène!

L’athlète de Moncton est devenue la première femme au Canada sa obtenir sa ceinture noire (troisième dan) au karaté kyokushin-kan.

Mieux encore, ce véritable petit morceau de dynamite est allé chercher cette distinctio­n en présence de son fils Guy, son partenaire d’entraîneme­nt depuis des années.

En décembre 2009, les deux ont d’ailleurs eu la chance de décrocher leur ceinture noire la même journée.

Un moment que la mère et le fils n’oublieront jamais.

C’est d’ailleurs à cause de fiston qu’Irène Doiron a découvert ce sport, il y a une quinzaine d’années.

Le duo venait de découvrir une passion qui allait leur permettre de décrocher la ceinture noire, la distinctio­n la plus convoitée de tous les karatékas.

Mais pour Irène Doiron, c’était loin d’être le bout du chemin.

«Une fois rendue là, j’ai décidé de continuer pour me garder en forme. Shihan Ray Cormier m’encouragea­it et il me répétait que j’étais capable d’aller pour mon deuxième dan», explique-t-elle.

La karatéka acadienne a donc décidé de poursuivre sa route.

«Je me disais que j’allais devoir arrêter un jour, mais j’allais voir le médecin et j’étais en parfaite forme. Avant Noël, Ray m’a suggéré d’y aller pour mon troisième dan. J’ai roulé les yeux et je lui ai dit que c’était pas mal de travail pour une jeune madame comme moi! Je lui ai dit que j’allais donner tout ce que j’avais.» Et c’est exactement ce qu’elle a fait. «Je me suis entraînée pour apprendre les katas et pour améliorer mon cardio parce que j’avais 31 combats à faire dans la même journée (contre des adversaire­s différents)», raconte-t-elle en riant.

Mais si vous lui posez la question si c’est cet accompliss­ement qui la rend le plus fière, Irène Doiron vous répondra que c’est plutôt de voir son fils Guy partager sa passion pour les arts martiaux qui la fait le plus vibrer.

«J’ai trouvé ça vraiment spécial de voir qu’il avait de l’intérêt pour ce sport. J’ai vu ça comme un cadeau. Ça lui a montré des valeurs de discipline et de respect, mais surtout, à ne jamais abandonner.»

Celui qui est aujourd’hui âgé de 21 ans esquisse un sourire en écoutant parler sa mère.

«C’est pas mal spécial de voir qu’elle a pu décrocher son troisième dan. On ne verra pas ça tous les jours. Je suis vraiment fier d’elle.»

Il ne se gêne d’ailleurs pas pour dire que c’est maman Doiron qui aurait le dessus dans un éventuel combat entre les deux.

«C’est sûr que c’est elle. Elle a plus de cardio que moi», lance-t-il en pouffant de rire.

Son entraîneur Ray Cormier rayonne de fierté quand on lui parle de sa protégée.

«C’est une femme qui a un courage exceptionn­el. Tout le monde l’aime. Elle est fantastiqu­e. C’est quelqu’un qui n’abandonne jamais et qui encourage toujours les autres», souligne-t-il.

«Elle pousse et elle n’arrête jamais, toujours avec un grand sourire.»

Même son de cloche du côté de sensei Jason Arseneault, qui dirige le dojo qui porte son nom à Moncton.

«Elle n’arrête pas de dire que nous la poussons, mais c’est plutôt elle qui nous pousse. Juste de voir la façon dont elle s’entraîne et qu’elle continue de foncer, c’est une inspiratio­n pour nous tous», assure-t-il.

«On essaie d’avoir la même passion et la même éthique de travail qu’elle et de le transmettr­e aux jeunes. Elle est l’un des plus beaux exemples de notre école depuis des années. Tous les jeunes veulent être comme elle.»

«Guy cherchait une activité physique parce qu’il était vraiment timide à l’époque. Il m’a demandé d’aller m’entraîner avec lui au dojo et je me suis dit, pourquoi pas?»

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