Si loin et si près de l’Acadie

Yves Voisine vit à Epron, en banlieue de Caen. Si, physiquement, il est loin de l’Acadie, le décor et l’histoire qui l’entourent sont indissociables de sa région d’origine. Tous savent le rôle qu’ont joué les Canadiens et les Acadiens en particulier lors du débarquement de Normandie, lors de la Seconde Guerre mondiale. «Caen se trouve à une dizaine de kilomètres du littoral de la mer où a eu lieu le débarquement des Forces alliées», raconte-t-il. M. Voisine souligne que de nombreux Acadiens qui ont combattu sous les couleurs du North Shore Regiment reposent dans un cimetière situé près de Caen - environ 180 membres de l’unité néo-brunswickoise ont perdu la vie en Normandie. Les soldats du North Shore Regiment ont d’ailleurs participé à la libération de Caen, en juillet 1944, un mois après le débarquement de Normandie. M. Voisine, qui a fréquenté l’université de Caen, souligne qu’il n’a d’ailleurs pas eu de mal à s’intégrer lors de ses études «car les Canadiens ont été les libérateurs (des gens du coin) lors de la guerre». L’Acadie est également célébrée en août dans la région d’adoption du natif du Madawaska. Par exemple, du 8 au 15 août, Saint-Aubin-sur-Mer accueille annuellement le festival de La semaine acadienne. Créé en 2005 pour rendre hommage aux soldats acadiens du North Shore Regiment, qui débarquèrent le 6 juin 1944, l’événement célèbre la vitalité de l’Acadie d’aujourd’hui. Malgré les nombreux rappels de ses racines, celui qui vit en France depuis 45 ans se sent complètement Français et peu Acadien. «La France est mon pays d’adoption. J’ai parfois oublié mon Canada. En prenant de l’âge, j’y pense un peu plus. C’est en France que j’ai fait carrière, me suis marié, eu deux fils. Je suis attaché à ce pays et à ses gens», justifie celui qui revient au Nouveau-Brunswick tous les deux ou trois ans. «L’été dernier, j’ai fait le tour de l’Acadie. J’ai dormi dans la région de Cocagne chez la soeur de (la chanteuse) Sandra Le Couteur et, à mon retour en France, j’ai pu rencontrer Sandra. Le monde est petit n’est-ce pas?» - PaC