Crise du verglas: plaidoyer pour un plan d’urgence provincial
Les citoyens des îles Lamèque et Miscou se sont mobilisés cette semaine pour la réunion publique post-crise du verglas. Plus d’une centaine de personnes y ont participé. Toutes attendent de ces consultations la mise en place d’un plan d’urgence en prévision des prochaines tempêtes.
Dans la salle, des citoyens étaient rassemblés, à l’image de Rachelle David, de Miscou.
«J’ai peur que ça se reproduise. Il faut qu’on soit préparé à l’avenir. Je veux savoir ce qui va être fait. C’est pourquoi je suis là.»
Pendant sept jours, elle et son mari ont été privés d’électricité. Un mauvais souvenir qui la hante encore.
«À part notre député, on n’a vu personne. Personne de l’armée, personne de la CroixRouge n’est venu nous voir. On ne s’est pas occupé de nous», déplore-t-elle.
Rachelle David n’est pas la seule à éprouver ce sentiment d’abandon à l’évocation des intempéries de la fin janvier. Denise Guignard est la présidente du district de services local qui regroupe Petite-Rivièrede-l’Île, la paroisse Sainte-Cécile et PetitShippagan.
«On s’est senti isolé. Ç’a été dur. On n’a pas eu grand-chose du gouvernement pour nous aider. On a appris ce que c’était qu’avoir un désastre.»
Selon la responsable, la population a retenu les leçons.
«Je connais beaucoup de gens qui ont acheté des génératrices et qui se sont équipés en conséquence.»
Denise Guignard se demande si le gouvernement a, de son côté, pris ses précautions.
«Il faut mettre en place un plan d’urgence à l’échelle de la province. J’ai bon espoir que de ces consultations, des actions concrètes seront instaurées.»
La crise du verglas a eu de lourdes conséquences. Officiellement, elle a fait deux morts. Deux personnes sont décédées à la suite d’une intoxication au monoxyde de carbone. Yvon L. Chiasson, de PetiteRivière-de-l’Île, affirme qu’il y en a eu plus.
«Un homme près de chez moi a glissé devant sa maison en allant remettre de l’essence dans sa génératrice. Il en est mort. C’est une victime de la crise du verglas. Le gros problème, c’était le sel. On n’avait pas de sel! Il fallait en distribuer. C’était plus prioritaire que l’eau.»
Les autorités ont commis des erreurs, d’après lui.
«Y a eu un grand manque d’organisation. La majorité des soldats de l’armée et des bénévoles de la Croix-Rouge envoyés sur place ne parlaient qu’anglais. Sans électricité, on n’avait plus accès à l’information.»
Pour avoir les nouvelles, Yvon L. Chiasson écoutait les radios locales.
«On y entendait plus de musique que de bulletins. C’est pas normal. Dans des situations comme celle-là, elles auraient dû être réquisitionnées. Les informations auraient dû être diffusées en continu.»
De ce chaos, le résidant de l’île Lamèque ne retient pas que des choses négatives.
«Les équipes d’Énergie NB et leurs renforts ont fait un travail phénoménal. Ils méritent les honneurs. Et je sais de quoi je parle, j’ai été inspecteur en travaux d’ingénierie pendant des années.»
Le premier ministre, Brian Gallant, a demandé à la greffière du Conseil exécutif et chef de la fonction publique de lui produire un rapport pour l’été duquel pourraient découler plusieurs mesures et programmes.
Pour ce faire, Judy Wagner s’appuiera sur les commentaires et recommandations émis par la population lors de ces rencontres. Celles-ci ont débuté dimanche à Tracadie et se sont terminées jeudi, à Bas-Caraquet.
Tout citoyen a encore la possibilité de s’exprimer en envoyant un message à la greffière par courrier, à son bureau de Fredericton, ou par voie électronique (VerglasJanvier2017@ gnb.ca).