Transport actif
Visualisez ceci: C’est le matin. Vous franchissez le seuil de votre porte et vous vous retrouvez dehors. Vous prenez quelques grandes respirations pour goûter l’air qui remplit vos poumons. Vous appréciez cette journée. Vous partez vers votre destination en vélo (ou à pied, en patins à roues alignées, en trottinette, etc.). Aucune voiture n’est nécessaire. En route, vous êtes pleinement conscient de la nature qui vous entoure. Vous profitez du moment présent. Vous entendez les oiseaux qui reviennent tranquillement de leurs vacances. Vous sentez l’odeur délicieuse des arbres qui tentent de bourgeonner. Vous prenez votre temps pour vous rendre à votre lieu de travail (ou à l’école, à l’épicerie, chez un ami, etc.). Vous sentez le vent sur votre nez, vos yeux, votre cou. Vous goûtez la saveur de l’élan printanier. Vous croisez quelques personnes se déplaçant par propulsion humaine comme vous et vous vous saluez. Vous arrivez à destination; vous vous sentez énergique et paisible.
À noter que dans cette visualisation, il n’y a pas d’embûches qui posent problème. Que ce soit le besoin de se changer de vêtements, la température, les voies routières à utiliser, le vélo médiocre, la distance, l’espace pour se garer, rien ne vous arrête, car vous résolvez tous ces ennuis.
Refaites cette visualisation les yeux fermés maintenant. Vous avez tout votre temps, je vous attends.
RAISONS, MOTIVATIONS
Le transport actif a un impact significatif sur le bien-être personnel, collectif et environnemental puis chacun a ses raisons de diminuer ses déplacements en automobile. Certains cherchent à être plus actifs physiquement ou bien à économiser de l’argent, tandis que d’autres souhaitent se ressourcer, profiter du plein air ou être plus écologiques. Pour ma part, même si cette méthode m’apporte tout ce que j’ai énuméré précédemment, ma motivation principale est de réduire mon empreinte carbone. L’idée qu’une énergie renouvelable alimente mes trajets me plaît bien.
PRIORITÉ MUNICIPALE ET SOCIÉTALE?
Il y a bien des régions dans le monde où l’on retrouve plus de vélos que de voitures. Cela m’émerveille. Leurs centres urbains sont aménagés en considération des cyclistes et des piétons. Les voitures deviennent secondaires. Ici au Canada, on ressent tout le contraire sur la route: on a l’impression que les routes appartiennent aux automobilistes et que les autres ne font qu’emprunter un espace. Je conviens que nos hivers sont très rigoureux et notre superficie, vaste. Malgré cela, une planification urbaine misant davantage sur le développement durable est réalisable.
Serge Mongeau, penseur, médecin et pionnier de la simplicité volontaire au Québec, écrit: «L’auto crée sa propre nécessité. Plus il y a de véhicules sur la route, plus il faut de routes, d’autoroutes et d’espaces de stationnement. En conséquence, les villes s’étalent en faisant plus de place aux autos qui y viennent plus nombreuses et qui rendent la vie en ville moins salubre et moins agréable.»¹
Il va sans dire que Mongeau préconise l’importance d’aménagements appropriés pour avoir des villes «cyclables».
On voit toutefois un bel avancement dans nos régions et des démarches admirables ont lieu. À titre d’exemple, dans certaines villes, on fait plus d’espace pour les piétons, on loue des vélos, on modifie les codes de route afin de concéder plus de droits aux cyclistes, on crée des initiatives qui encouragent les citoyens à favoriser le transport actif et plus. Je salue ces changements.
Rangeons nos twrousseaux de clés!
J’invite respectueusement vos partages et questions.
¹Mongeau, S. (1998). La simplicité volontaire, plus que jamais. Montréal: Les Éditions Écosociété, p.134.