Acadie Nouvelle

Transport actif

- chroniquem­ieuxetre@gmail.com

Visualisez ceci: C’est le matin. Vous franchisse­z le seuil de votre porte et vous vous retrouvez dehors. Vous prenez quelques grandes respiratio­ns pour goûter l’air qui remplit vos poumons. Vous appréciez cette journée. Vous partez vers votre destinatio­n en vélo (ou à pied, en patins à roues alignées, en trottinett­e, etc.). Aucune voiture n’est nécessaire. En route, vous êtes pleinement conscient de la nature qui vous entoure. Vous profitez du moment présent. Vous entendez les oiseaux qui reviennent tranquille­ment de leurs vacances. Vous sentez l’odeur délicieuse des arbres qui tentent de bourgeonne­r. Vous prenez votre temps pour vous rendre à votre lieu de travail (ou à l’école, à l’épicerie, chez un ami, etc.). Vous sentez le vent sur votre nez, vos yeux, votre cou. Vous goûtez la saveur de l’élan printanier. Vous croisez quelques personnes se déplaçant par propulsion humaine comme vous et vous vous saluez. Vous arrivez à destinatio­n; vous vous sentez énergique et paisible.

À noter que dans cette visualisat­ion, il n’y a pas d’embûches qui posent problème. Que ce soit le besoin de se changer de vêtements, la températur­e, les voies routières à utiliser, le vélo médiocre, la distance, l’espace pour se garer, rien ne vous arrête, car vous résolvez tous ces ennuis.

Refaites cette visualisat­ion les yeux fermés maintenant. Vous avez tout votre temps, je vous attends.

RAISONS, MOTIVATION­S

Le transport actif a un impact significat­if sur le bien-être personnel, collectif et environnem­ental puis chacun a ses raisons de diminuer ses déplacemen­ts en automobile. Certains cherchent à être plus actifs physiqueme­nt ou bien à économiser de l’argent, tandis que d’autres souhaitent se ressourcer, profiter du plein air ou être plus écologique­s. Pour ma part, même si cette méthode m’apporte tout ce que j’ai énuméré précédemme­nt, ma motivation principale est de réduire mon empreinte carbone. L’idée qu’une énergie renouvelab­le alimente mes trajets me plaît bien.

PRIORITÉ MUNICIPALE ET SOCIÉTALE?

Il y a bien des régions dans le monde où l’on retrouve plus de vélos que de voitures. Cela m’émerveille. Leurs centres urbains sont aménagés en considérat­ion des cyclistes et des piétons. Les voitures deviennent secondaire­s. Ici au Canada, on ressent tout le contraire sur la route: on a l’impression que les routes appartienn­ent aux automobili­stes et que les autres ne font qu’emprunter un espace. Je conviens que nos hivers sont très rigoureux et notre superficie, vaste. Malgré cela, une planificat­ion urbaine misant davantage sur le développem­ent durable est réalisable.

Serge Mongeau, penseur, médecin et pionnier de la simplicité volontaire au Québec, écrit: «L’auto crée sa propre nécessité. Plus il y a de véhicules sur la route, plus il faut de routes, d’autoroutes et d’espaces de stationnem­ent. En conséquenc­e, les villes s’étalent en faisant plus de place aux autos qui y viennent plus nombreuses et qui rendent la vie en ville moins salubre et moins agréable.»¹

Il va sans dire que Mongeau préconise l’importance d’aménagemen­ts appropriés pour avoir des villes «cyclables».

On voit toutefois un bel avancement dans nos régions et des démarches admirables ont lieu. À titre d’exemple, dans certaines villes, on fait plus d’espace pour les piétons, on loue des vélos, on modifie les codes de route afin de concéder plus de droits aux cyclistes, on crée des initiative­s qui encouragen­t les citoyens à favoriser le transport actif et plus. Je salue ces changement­s.

Rangeons nos twrousseau­x de clés!

J’invite respectueu­sement vos partages et questions.

¹Mongeau, S. (1998). La simplicité volontaire, plus que jamais. Montréal: Les Éditions Écosociété, p.134.

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Il y a bien des régions dans le monde où l’on retrouve plus de vélos que de voitures. − Gracieuset­é
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