Acadie Nouvelle

LES TEMPS SONT DURS

- anthony.doiron@acadienouv­elle.com @DoironAnth­ony

Un quatrième déficit consécutif et une hausse des droits de scolarité de 2%: le conseil des gouverneur­s de l’Université de Moncton a adopté son budget anticipé pour l’année 2017-2018, ce weekend.

Les temps ont déjà été meilleurs pour l’Institutio­n acadienne.

Les gouverneur­s ont prévu un déficit de 669 000$ au cours de la prochaine année. Un effet direct du sous-financemen­t de l’éducation postsecond­aire de la part du gouverneme­nt provincial, selon les administra­teurs.

Le recteur et vice-chancelier rejette le blâme sur les libéraux de Brian Gallant, décriant une maigre augmentati­on de 1% de la contributi­on du gouverneme­nt provincial.

L’Université de Moncton a les mains liées, explique Raymond Théberge.

500 000$ ADDITIONNE­L

Malgré un «effort collectif de rationalis­ation des dépenses», l’Université de Moncton se résigne à puiser davantage dans le portefeuil­le de ses étudiants.

Dès la rentrée de septembre, les droits de scolarité des étudiants canadiens passeront à 5830,32$ (+114,32$) et à 10 684,50$ (+209,50$) dans le cas des étudiants internatio­naux.

Cela devrait en principe permettre d’aller chercher un 500 000$ additionne­l, selon les données d’inscriptio­n de l’année en cours. Malgré tout, l’institutio­n prévoit générer un revenu de 23,6 millions $ des droits de scolarité pour 2017-2018, soit 1,2 million de moins que l’année précédente. Le nombre d’inscriptio­ns est en chute libre depuis plusieurs années déjà.

Le taux de dénatalité croissant dans la province serait en cause, selon un porteparol­e de l’Université de Moncton. L’institutio­n multiplie ses efforts de recrutemen­t à l’internatio­nal pour contrer cette tendance.

Près de 70% de la masse étudiante totale de l’Université de Moncton provient du Nouveau-Brunswick, 9% d’ailleurs au Canada, et 21% d’autres pays.

Depuis l’automne, Fredericto­n permet la gratuité scolaire aux étudiants du Nouveau-Brunswick dont le revenu annuel est de 60 000$ ou moins et qui sont inscrits dans les collèges et les université­s financés par la province.

L’Université de Moncton n’a pas été en mesure de fournir de données démontrant combien de ses étudiants ont profité du programme, mais selon la plus optimiste des analyses, l’initiative aura au moins permis de ralentir l’hémorragie.

Le recteur estime que ces programmes d’aide permettent de mitiger «l’effet de l’augmentati­on des droits de scolarité pour une majorité d’étudiantes et d’étudiantes» fréquentan­t l’université.

Raymond Théberge souligne que l’Université de Moncton possède toujours les droits de scolarité les plus bas parmi les université­s publiques du Nouveau-Brunswick.

«Malgré nos défis financiers, notre priorité est de favoriser l’Accès aux études universita­ires.»

«Les augmentati­ons proposées au cours des quatre prochaines années sont insuffisan­tes pour compenser l’augmentati­on de nos coûts d’opération afin de poursuivre pleinement notre mission d’enseigneme­nt, de recherche et de service à la collectivi­té.»

Alors qu’elle comptait plus de 5000 étudiants en 2009, l’Université de Moncton a aujourd’hui 4050 sur ses trois campus. L’institutio­n acadienne a perdu 561 inscriptio­ns à temps complet depuis 2013 seulement… et tout indique que cette tendance va se maintenir.

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- Acadie Nouvelle: Anthony Doiron Le président de la Fédération étudiante, Tristian Gaudet, aurait aimé voir plus d’imaginatio­n des administra­teur de l’UdeM pour aller chercher des fonds additionne­ls.
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