Transfert à l’école Mont-Carmel: «Des élèves ont eu beaucoup de difficulté à accepter ça»
Petit à petit, les enfants de Saint-Paul et de Sainte-Marie s’habituent à leur cohabitation à l’école Mont-Carmel. L’école Saint-Paul a fermé ses portes à la fin de la dernière année scolaire et ses élèves ont été transférés à l’école du village voisin.
En septembre, 53 enfants de Saint-Paul, âgés de 5 à 12 ans, ont pris l’autobus scolaire vers une nouvelle école. Habitués à leur petit bâtiment et à des classes de 5 à 9 élèves, ils se sont retrouvés du jour au lendemain avec 122 nouveaux amis dans un édifice étranger et une cour d’école inconnue.
Du même coup, les enfants de SainteMarie-de-Kent ont vu leur école transformée par l’arrivée de 50 nouveaux élèves.
Si un certain équilibre a été atteint sept mois plus tard, la situation a été agitée au début.
«Il y a des réglages. Il y a eu des élèves qui ont eu beaucoup de difficulté à accepter ça. C’est un peu comme si tu vis dans une famille et que tu fais adopter dans une autre», explique Marielle Michaud, mère d’un ancien élève de Saint-Paul.
«On ne s’était pas rendu compte de l’impact que ça allait avoir sur nos enfants. On avait de petites classes, de 12 à 15 élèves, et il y avait même des classes combinées. Mais cette année, il n’y a pas de classe combinée, parce qu’on a assez d’élèves dans chaque niveau. Il y a même des classes qui sont assez chargées. L’interaction avec les enseignants est différente», ajoute Ginette Roy, mère d’élèves de Sainte-Marie.
RENCONTRE
Mmes Michaud et Roy ont rencontré les membres du Conseil d’éducation du District scolaire francophone Sud (CÉD), mercredi soir, afin de leur faire part de points à améliorer dans le cas d’autres fermetures d’écoles.
Ils ont souligné que les élèves et les parents de Saint-Paul ont été mieux encadrés par rapport au nouvel arrangement que ceux de Sainte-Marie. Dans les cas futurs, ils ont suggéré au CÉD de «créer un éveil au changement» dans les deux écoles concernées.
«Personne ne savait trop à quoi s’attendre. Ce n’est pas tous les jours qu’une école ferme et qu’une autre accueille 53 élèves juste de même», affirme Mme Roy.
Ils ont recommandé au conseil de mieux préparer les enseignants et les élèves aux étapes du changement. Ils ont suggéré l’embauche d’un aide à la direction afin de gérer les changements administratifs et la présence d’une intervenante sur les lieux à temps plein.
Sept mois se sont écoulés depuis le premier jour d’école à Sainte-Marie-de-Kent. Malgré les hauts et les bas, «la vie continue», selon les parents.
«Moi, mes enfants me rapportent que ça va très bien. Ils se sont faits des amis avec les jeunes de Saint-Paul. Il y a une petite amie de Saint-Paul qui était chez nous en fin de semaine. L’intégration se fait bien, à l’intérieur et à l’extérieur de l’école», mentionne Mme Roy.
Malgré l’adaptation, l’intégration totale pourrait ne pas avoir lieu jusqu’à la prochaine génération d’élèves. Pour les nouveaux élèves de la maternelle, l’école à Sainte-Marie avec les enfants de Saint-Paul sera normale.
Cependant, pour ceux qui la fréquentent à l’heure actuelle, il y aura peut-être toujours deux groupes distincts.
«Il n’y a pas eu de gros cas de rejet, mais quand tu as tes amis et que les autres ont leurs amis, ce n’est pas si facile d’aller avec un autre groupe», soutient Mme Michaud.
Mercredi soir, le conseil d’éducation a également eu droit à la présentation d’élèves de l’école Mont-Carmel originaires de chaque communauté. Ils ont présenté une liste des activités qui ont eu lieu afin de favoriser un sentiment d’appartenance et de fraternité.