Quand les parents retournent à l’école
Une fois n’est pas coutume. Samedi, à l’école communautaire Soeur-SaintAlexandre de Lamèque, ce sont les parents qui sont allés en classe suivre des cours. Un congrès leur était spécialement proposé.
Son but: leur donner les outils pour accompagner leurs enfants dans leur apprentissage scolaire. C’est la deuxième année que l’initiative est mise en place.
Linda Dalpé est la maman de deux filles, âgées de 10 et 15 ans. Suivre leurs études et les aider le cas échéant est, d’après elle, fondamental.
«La réussite d’un enfant est un facteur déterminant qui lui permettra de développer son plein potentiel comme citoyen plus tard.»
Elle veille à ce que ses filles soient de bonnes élèves. Linda Dalpé n’est pas la seule mère à prendre son rôle au sérieux. Kim Thériault l’est tout autant pour sa fille et son garçon de 5 et 7 ans.
«L’école va les occuper pendant au moins les 12 prochaines années de leur vie. Leur parcours aura des conséquences considérables sur leur avenir. Les accompagner, ça fait partie de la de parent.»
Linda, Kim et la quarantaine d’autres qui ont participé à ce congrès le reconnaissent, éduquer un enfant aujourd’hui n’a rien à voir en comparaison avec le temps où eux-mêmes étaient petits.
«Je me demande comment nos mères faisaient, s’interroge Kim Thériault. C’est vrai qu’à l’époque, il y avait beaucoup de matantes dans notre entourage qui ne travaillaient pas et qui pouvaient nous garder.»
«Il n’y a plus de clan familial comme autrefois vers qui se tourner. C’est pourquoi il est important d’avoir un réseau social et communautaire pour pallier ça», ajoute Linda.
Samedi, des intervenants ont animé différents ateliers sur la santé, l’inclusion, etc. Deux séances étaient consacrées aux mathématiques.
Si la matière est la bête noire de nombreux adultes, elle donne des maux de tête à bien des parents. Il n’y a cependant rien de compliqué là-dedans.
«C’est fini le temps où on s’asseyait autour d’une table et où on se concentrait sur le contenu des connaissances. Il est possible de réviser des concepts mathématiques dans la vie de tous les jours», souligne Léonie Aubut.
L’enseignante à la polyvalente MarieEsther de Shippagan donne des exemples concrets.
«À l’épicerie, on revoit ses règles de calcul mental et on apprend à gérer un budget. Pendant une de hockey, on maîtrise la notion du temps et de la durée.»
Les questionnements des parents démontrent leur volonté de bien faire. Sur ce point, Yves McGraw, le directeur de l’école communautaire de Lamèque, observe qu’ils remplissent leur fonction.
«Ce sont les premiers éducateurs. Ce sont eux qui doivent enseigner à leurs enfants les habilités de base comme bien se comporter, communiquer... Il y a toujours une marge à l’amélioration, mais dans l’ensemble, ils font leur tâche.»