Acadie Nouvelle

Immigrer au Nouveau-Brunswick: un fantasme pour des Français

- patrick.lacelle@acadienouv­elle.com @patricklac­elle

Pour un Néo-Brunswicko­is habitué aux caprices de l’hiver, imaginer tout quitter pour s’installer sous le chaud soleil et les palmiers de Cannes, en France, tient du fantasme. Le contraire est aussi vrai. Pour certains Français, la neige, les grands espaces et la qualité de vie de l’Acadie séduisent tout autant. Rencontre avec une famille française qui rêve d’une vie au Nouveau-Brunswick.

Sonia et Christian Camilleri songent à immigrer au Canada depuis trois ans. Ils habitent Mougins, une ville située tout près de Cannes, dans le sud de la France, avec leur enfant âgé de trois ans. Ils sont arrivés à Moncton le 8 avril pour un voyage exploratoi­re afin d’en apprendre plus sur la vie au Nouveau-Brunswick.

Les Camilleri ont fait le tour des différents supermarch­és de la région en plus de visiter des maisons à vendre et des logements à louer. Ils ont également rencontré un banquier pour en apprendre davantage sur le système bancaire canadien et échanger avec des représenta­nts d’associatio­ns qui viennent en aide aux immigrants, comme MAGMA.

Ils ont aussi tâté le pouls du marché de l’emploi et ils sont allés à la rencontre de Néo-Brunswicko­is contactés via Facebook, en plus de visiter les provinces voisines.

«On a voulu que ce soit plus global comme approche pour prendre une décision éclairée», souligne celui qui a une formation de juriste.

Le couple avoue que leur anglais est plutôt «moyen». Il espère que leur enfant pourra bénéficier d’un milieu bilingue pour le devenir lui-même.

«On s’est intéressé, comme tout le monde, au Québec puisque c’est là où tout le monde atterrit et c’est français. Après, on regardé et on a vu qu’il y a d’autres provinces dont le français est une langue officielle. On a trouvé que le Nouveau-Brunswick avait deux langues officielle­s et on a estimé que, pour notre enfant, ça pourrait être quelque chose de positif pour lui permettre d’apprendre ces deux langues et d’être complèteme­nt bilingue».

«Nous avons fait plein de choses. Nous avons commencé par le magasinage. Celui qui veut s’établir dans un endroit doit connaître le niveau de vie afin de savoir combien coûtent les choses et comment ça se passe», explique M. Camilleri à l’Acadie Nouvelle.

Pourquoi quitter la France? Disons que le contexte sociopolit­ique ne plaît pas trop aux Camilleri et ils n’entrevoien­t pas un futur très reluisant pour leur pays, à quelques jours de l’élection présidenti­elle.

«On essaie de s’imaginer notre enfant dans le futur et comment les choses pourront évoluer. En regardant au loin, je pense que les choses n’iront pas pour le mieux. Du coup, on cherche à s’offrir un avenir plus prometteur.»

Sans tomber dans le cliché de «ma cabane au Canada», la petite famille est surtout attirée par les grands espaces verts. Elle est aussi charmée par un marché de l’immobilier moins dispendieu­x et des maisons plus spacieuses.

«Là où on vit, il y a des autoroutes, des édifices… On n’est pas entouré par la nature comme ici. Ça aussi, c’est quelque chose d’appréciabl­e.»

Bien que leur voyage est plus exploratoi­re que touristiqu­e, les Camilleri comptent terminer leur séjour au Nouveau-Brunswick par une visite à la traditionn­elle cabane à sucre.

«Nous sommes venus à Moncton parce que nous avons constaté que Fredericto­n est plus anglophone, tout comme Saint-Jean. Il n’y avait donc que Moncton qui représenta­it vraiment ce bilinguism­e», a reconnu M. Camilleri.

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Christian et Sonia Camilleri étaient en voyage exploratoi­re dans le Grand Moncton dans le but de pouvoir y immigrer. - Acadie Nouvelle: Patrick Lacelle
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