Une chasse à l’as pour sauver l’église de Bas-Caraquet
Le Comité de sauvegarde de l’église de Bas-Caraquet a l’intention de lancer une chasse à l’as au cours des prochaines semaines.
«Les billets seront vendus pendant la semaine au presbytère. Il ne sera pas obligatoire d’assister au tirage pour gagner. On pourrait commencer en juin ou en juillet», annonce Lucie LeBouthillier, la présidente.
Les règlements ont été rédigés et les billets seront bientôt imprimés. Les membres du comité espèrent susciter le même engouement qu’à Lamèque dont ils se sont inspirés pour créer leur loterie. Surtout, ils souhaitent que cette dernière leur rapporte des fonds.
Depuis le lancement de leur campagne de mobilisation pour sauver l’édifice religieux en 2013, ces bénévoles ont récolté 775 000$. Il leur en faut 1,2 million $.
«Nous en sommes aux deux tiers. La bataille est en bonne voie. Il nous reste du travail à faire.»
Cette année, le comité change sa stratégie. «Nous allons faire une pause dans l’organisation des grands spectacles. Ça nous demande beaucoup d’énergie et ils ne sont pas tous forcément rentables. Aussi, nous n’organiserons pas de méga bingos.»
Lucie LeBouthillier et les autres misent sur la chasse à l’as et sur les gros dons. Deux contributions de 50 000$ ont été versées en 2016, par la Fondation Irving et par un autre organisme qui a souhaité rester anonyme.
Le soutien de la population pour le sauvetage de l’église ne faiblit pas et dépasse les limites de Bas-Caraquet.
«60% du financement provient de l’extérieur du village», révèle la responsable.
D’après elle, si les gens tiennent tant à ce que la vieille construction soit restaurée, c’est parce qu’ils lui portent un attachement particulier.
«Ils ne voient pas ce bâtiment seulement comme une église, mais aussi comme un monument patrimonial unique au monde.»
Théophane Noël est habitué à passer devant depuis qu’il est tout petit. Il est né et a grandi à Pokesudie.
«C’est le seul édifice centenaire de BasCaraquet qui soit encore debout. Tous les autres ont été détruits par le feu. Cette église témoigne de l’ingéniosité et du savoir-faire de nos aïeux», considère-t-il.
Cet été, les travaux de rénovation vont se poursuivre. La façade du clocher doit subir un ravalement complet.
«Si nous le pouvons, nous referons également le perron», renseigne Lucie LeBouthillier.
En 2016, le mur Est a été refait pour un coût total de 220 000$. La tournure des événements satisfait Théophane Noël.
«J’ai le sentiment que notre église est sauvée.»
La présidente du comité se veut tout aussi confiante. «Les plus gros défis sont derrière nous.»