Acadie Nouvelle

La langue des affaires

- Cyrille Sippley Saint-Louis-de-Kent

Je désire féliciter la Chambre de commerce de Saint-Louis/Saint-Ignace pour avoir atteint le nombre impression­nant de 108 membres. De toute évidence, il s’opère un travail efficace de recrutemen­t au sein de l’organisme. Compte tenu de la démographi­e de la région, on peut en conclure que l’esprit entreprene­urial y est très développé. Je décèle toutefois une ombre au tableau. Sur les 108 commerces inscrits au registre des membres, 34 d’entre eux affichent un nom d’affaires unilingue anglais, soit 31%. Rappelons que les communauté­s de Saint-Louis/Saint-Ignace sont de langue française et de culture acadienne à plus de 90%. Ce qui inquiète surtout, c’est la tendance qui se dessine. On rapporte qu’au cours de la dernière année, neuf entreprise­s ont joint les rangs de la Chambre de commerce Saint-Louis/Saint-Ignace, dont sept affichent un nom de commerce en anglais uniquement. J’avoue que je me sens un peu brimé dans mon identité culturelle et ma fierté d’appartenan­ce. Et quelle image de notre région donne-t-on ainsi au reste du monde? Quel message donne-t-on à la jeunesse sur l’importance de sa langue et de sa culture? Cette pratique, trop fréquente dans le monde des affaires de chez nous, de favoriser la langue d’affichage anglaise m’apparaît comme un puissant outil d’assimilati­on qui contrevien­t aux efforts de l’école et des parents qui cherchent à éveiller chez l’enfant l’ambition d’acquérir la maîtrise de sa langue maternelle et de valoriser son identité acadienne. En passant, je crois que tous y gagneraien­t aussi si le nombre de femmes siégeant au Conseil d’administra­tion de la Chambre de commerce de notre région était plus élevé. On en compte une seule pour le moment.

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