Tous en classe
Deux nouvelles écoles francophones vont voir le jour dans la grande Acadie de l’Atlantique: une à Saint-Jean de Terre-Neuve, l’autre à Halifax en Nouvelle-Écosse. Ce sont là deux excellentes nouvelles pour nos communautés et la preuve que l’enseignement du français langue première est important et prisé par les parents qui élèvent des enfants en milieu linguistique minoritaire.
Ces deux projets sont également très intéressants parce qu’ils diffèrent grandement des autres centres scolaires de la région.
Premièrement, ces deux écoles sont situées au centre de la ville, à deux pas de la rue Coburg et de l’Université Dalhousie, à Halifax, tout à côté de l’hôpital St. Clare’s et de la rue Lemarchant, à Saint-Jean de Terre-Neuve.
Aujourd’hui, en effet, il semble que la pression des parents est telle pour éviter à leur progéniture les longs trajets en autobus qu’on ne peut plus considérer établir des écoles en dehors de nos agglomérations. Et c’est tant mieux, tant pour les élèves que pour nos centres-ville qui en ont bien besoin.
Et puis, dans les deux cas, ces écoles françaises ne sont pas situées dans de nouveaux bâtiments, mais dans des établissements scolaires laissés vacants par le système scolaire anglophone: l’école Beaufort dans le cas de Halifax et celle de Holy Cross à Saint-Jean de Terre-Neuve. Je ne sais trop pour Halifax, mais dans le cas de Terre-Neuve, il s’agit d’un compromis pour offrir aux francophones une seconde école dans les plus brefs délais sans attendre une amélioration financière de notre province (ce qui risque de prendre quelques années!). La construction d’une école neuve est prévue dans cinq ans, si tout va bien.
Reste à savoir, c’est ma préoccupation, si ces deux établissements tant attendus vont avoir une composante communautaire. Le modèle de centre scolaire et communautaire doit, selon moi, rester au centre de toutes nos écoles et il devrait même prendre de l’ampleur pour faire de la place, par exemple, aux échanges intergénérationnels qui sont si précieux dans le transfert de la langue et de la culture. Il faudra donc veiller qu’au nom des réalités économiques on ne sacrifie pas un modèle qui a fait ses preuves.
En tous les cas, des centaines d’élèves prendront bientôt le chemin de ces deux nouvelles écoles, le meilleur gage qui soit de la santé de nos communautés.